Retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire : son porte-parole critique la lecture d’une ONG

La veille de la tenue du dernier sommet de l’Union africaine, l’ONG  International Crisis Group a publié un document titré «  Huit priorités de l’Union Africaine en 2020 » dans lequel l’organisation a parlé de la situation socio-politique en Côte d’Ivoire. D’après l’ONG, l’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié est en négociation avec l’ex-pensionnaire de la CPI Laurent Gbagbo, afin de nouer une alliance entre leurs deux partis.

Selon l’ONG, si ce projet parvenait à réussir, la coalition du parti au pouvoir, le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), parti du président de la République,  « ferait face à une coalition d’opposition de poids qui pourrait donner lieu à des élections très serrées. » « Pour compliquer un peu plus la situation, Laurent GBAGBO menace désormais de revenir en Côte d’Ivoire après avoir été acquitté par la Cour Pénale Internationale des crimes contre l’humanité dont il est accusé. Son retour pourrait raviver les conflits » a indiqué l’ONG à la septième page de son document. Pour eux, c’était le refus de Laurent Gbagbo d’admettre sa défaite à l’issue de la présidentielle de 2010 qui avait occasionné la crise qui a fait des milliers de victimes.   

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Le porte-parole est étonné

Cette analyse faite de la situation, n’a pas été du goût de l’ancien chef d’Etat, qui par le biais de son porte-parole a manifesté sa surprise par rapport au lien que Crisis Group a établi entre le conflit que son retour au pays pourrait créer et son droit inaliénable de rentrer sur sa terre natale après avoir été acquitté des charges qui pesaient contre lui.   

En effet, le porte-parole du fondateur du FPI, dans une interrogation adressée à l’ONG, demande si elle voudrait que Gbagbo reste loin de la terre de ses aïeuls juste parce qu’il est craint comme un opposant puissant de Ouattara. Il s’est également demandé, quel genre d’organisation est Crisis Group, qui en voulant prévenir d’éventuelles crises, taxe la volonté d’un citoyen de rentrer dans son pays de menace.

 »Cela ressemble à un parti pris inacceptable dans le procès en cours  »

Face à cela, Katinan Koné, le porte-parole de Gbagbo a dénoncé ce point de vue de l’organisation basée à Bruxelles, qu’il qualifie d’ingérence.  « Au demeurant, la coïncidence de votre opinion et celle de monsieur Ouattara, défendue par ses avocats à l’audience du 6 février dernier, ne peut passer inaperçue. Je dénonce, au nom du Président Laurent GBAGBO, votre opinion qui constitue une ingérence flagrante dans l’affaire débattue le 6 Février 2020 devant la Chambre d’appel de la CPI et dont les délibérations sont attendues. Cela ressemble à un parti pris inacceptable dans le procès en cours » s’est insurgé le porte-parole.

Pour M. Koné, ce ne sont pas des opinions du genre qui vont aider la Côte d’Ivoire à réussir le processus de réconciliation qu’elle a entamé ; ce qui l’aiderait, serait qu’on s’abstienne de toutes formes de manipulation  de l’opinion.

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« Je vous saurais gré de tout ce que vous ferez pour corriger cette partie de votre rapport du 7 février 2020 adressé aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA », a conclu Katinan Koné parlant des 3000 morts dont M. Gbagbo serait responsable, mais qui a été lavé de toutes ces accusations.

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