Une société européenne accusée de vol de tradition éthiopienne

Le teff est un grain éthiopien ancien, utilisé pour faire de l’’’injera’’, un pain plat fermenté spongieux, aliment de base de la culture éthiopienne. Alors qu’en 2006 Le gouvernement éthiopien a mis fin à l’exportation de teff brut, la hausse des prix des céréales faisant craindre une crise alimentaire ; en 2007, un Néerlandais, Jans Roosjen et son associé Hans Turkensteen  faisaient breveter des procédés en lien avec la production de la farine éthiopienne. En décembre 2018, Le tribunal de district néerlandais de La Haye invalidait ces brevets.

Un vol déguisé

Le néerlandais Jans Roosjen, chercheur et propriétaire de la société néerlandaise Ancientgrain, reconnu pendant des années comme étant l’ « inventeur » du teff, avait pris en 2003 ; en collaboration avec l’homme d’affaire, Hans Turkensteen ; des engagements avec l’Etat Ethiopien. Les deux hommes sous le couvert de recherche scientifique, se seraient engagés à créer un accord d’accès et de partage des avantages sur les ressources génétiques de teff avec le gouvernement éthiopien. Et en retour le gouvernement Ethiopien avait accordé à la structure que géraient désormais ensemble les deux hommes, la Soil & Crop Improvements (S&C) la livraison de plus d’une tonne de teff.

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Fort de cette réserve importante, le scientifique poursuivait ses recherches et en 2005, déposait auprès de l’agence néerlandaise des brevets sur « le stockage et la transformation du grain de teff », connaissances séculaires traditionnelles des agriculteurs éthiopiens,  sans plus impliquer l’Etat Ethiopien. Le brevet était accordé, faisait de Roosjen, « l’inventeur » de la farine de teff et de tous autres produits associés. De ce fait, pour pourvoir produire, transformer ou stocker de la farine de teff en Europe, il fallait à la société de Roosjen, payer des royalties. Mieux , l’Ethiopie pour pouvoir exporter sa « farine » vers les pays européens où le brevet était en vigueur devait au préalable requérir l’ »aval » de Roosjen.

Une annulation du brevet dans l’espace européen prévue pour 2020

Mais en 2017, un duo composé d’un cadre éthiopien et d’un avocat allemand, Anton Horn, spécialiste de la propriété intellectuelle, relevant la désappropriation d’une technique ancestrale éthiopienne, intentaient une action en justice contre les brevets. Et en Décembre 2018, les deux hommes obtenaient d’un tribunal hollandais l’annulation du brevet de Jansen en Hollande et en Allemagne. Mais les brevets restants valides dans d’autres pays européens jusqu’en 2024, selon Anton Horn, « le non-paiement des frais de renouvellement du brevet (…) devrait conduire logiquement, durant l’été 2020, à l’annulation de celui-ci dans tous les pays de l’espace européen ».

Cette issue heureuse et rapide autour de la polémique du teff, rapportent les observateurs, devrait une large part de son succès au fait que nombre d’Africains  seraient de plus en plus jaloux de leurs biens cultuels et culturelles. Les questions sur le vol créatif et artistique, le retour d’œuvres d’art ou la réappropriation de valeurs endogènes, seraient de plus en plus discutées sur les réseaux sociaux avec de nombreuses pétitions en ligne pour induire des changements de valeurs au niveau des politiques.

2 réponses

  1. Avatar de Kurturu
    Kurturu

    Vous vous relisez des fois ?

    « transformer ou stocké du teff. »

    StockER

    « rapporte les observateurs »

    RapporteNT

    « Les questions de sur le »

    « faisait breveté »

    faisaiENT brevetER

    Ensuite, l’article est mensonger, le brevet ne porte pas simplement sur du teff, et le brevet n’ayant pas été étendu à l’Ethiopie, ça n’oblige à rien du tout sur ce territoire…article écrit avec les pieds et une absence de cerveau.

  2. Avatar de Franck
    Franck

    C’est comme ça que les occidentaux opèrent en Afrique, il n’y a rien de nouveau.

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