Accord russo-turc en Syrie : à l’ONU, les USA méfiants

La Russie et la Turquie, au milieu d’affrontements dans la province d’Idlib, qui ont fait des dizaines de morts parmi les soldats turcs et syriens dans une escalade dangereuse de la violence ; se seraient enfin entendus sur un accord de cessez-le-feu. Dans un point de presse conjoint au Kremlin, le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan annonçait que le cessez-le-feu devrait prendre effet ce jeudi à minuit. Un accord dont la ratification à l’ONU aurait été empêchée par les USA.

Les USA appliquent leur véto…

L’accord aurait été conclu après six heures de discussions entre Erdogan et Poutine au point où le président russe avait qualifié les pourparlers de « tendus, difficiles mais constructifs». Un accord en trois points, qui prévoyait entre autre la création d’un « couloir de sécurité» de 12 km le long de la route cruciale du pays, que les forces russes et turques sécuriseraient conjointement dès la fin de la semaine prochaine. Une bonne affaire pour les deux pays, mais une bonne affaire également selon le Secrétaire général des Nations Unies qui via son porte-parole avait dit espérer que cet accord conduirait à une « cessation immédiate et durable des hostilités » et « assurerait la protection des civils du nord-ouest de la Syrie, qui ont déjà enduré d’énormes souffrances ».

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Cependant, les USA ne semblaient pas l’avoir entendu de cette oreille. Ce vendredi, les USA auraient bloqué l’adoption d’une déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU soutenant le cessez-le-feu syrien négocié par la Russie et la Turquie. Les USA qui auparavant avaient tenté de soutenir l’incursion de la Turquie dans la région, auraient déclaré en substance que l’accord de cessez-le-feu était « prématuré ». Rejetant de fait la déclaration commune que l’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia, avait demandé aux 14 autres Etats membres d’adopter.

…Les alliés expliquent

Une position américaine, qui quoique peu surprenante au regard des véritables intérêts des USA dans la région, avait semble-t-il reçu un écho favorable auprès des alliés. Pour la représentante britannique Karen Pierce, cet accord susciterait des interrogations sur un réel parti pris de la Syrie, principal protagoniste, « le gouvernement syrien a-t-il officiellement signé? » se serait interrogé la diplomate. Ajoutant en l’occurrence que beaucoup de questions subsisteraient sur « la façon dont cela fonctionnera dans la pratique ». Une assertion à laquelle aurait fait écho son homologue allemand Christoph Heusgen qui aurait lui aussi déclaré « Nous devons voir si cela fonctionnera ».

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