Assemblée générale: le COVID-19 appelle à une lutte collective de la communauté internationale en tant que « nations, unies »

Stopper net la transmission du COVID-19, minimiser son impact socioéconomique et relancer une économie plus durable, plus inclusive et plus équitable.  C’est l’action en trois axes que le Secrétaire général de l’ONU a préconisée aujourd’hui lors de la réunion que les Présidents de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social (ECOSOC) ont organisée pour répondre aux questions des États Membres sur la faculté de l’Organisation à poursuivre ses processus intergouvernementaux.  La pandémie ne connaît pas de frontières, nous devons nous y opposer en tant que « nations, unies », a encouragé le Président de l’Assemblée générale.

COVID-19 oblige, la réunion a été « virtuelle ».  Diffusée en direct sur le site Web de l’ONU, Twitter, Facebook et YouTube, elle s’est déroulée à partir de cinq endroits différents de la ville de New York, a expliqué la Secrétaire générale adjointe à la communication et modératrice des discussions.  Mme Melissa Flemming n’a pas oublié de saluer la prouesse technique du personnel de l’ONU.

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Comme je l’ai fait au Sommet du G-20, a rappelé le Secrétaire général, je ne cesse de plaider pour une action en trois axes dont le premier est l’arrêt rapide de la transmission du COVID-19.  Ceci doit être notre stratégie commune, a insisté M. António Guterres.  Une stratégie, a-t-il expliqué, qui nécessite un soutien « massif » pour renforcer la capacité de riposte des pays en développement et des pays les plus fragiles.

Nous devons aussi, a poursuivi le Secrétaire général, travailler ensemble pour minimiser l’impact socioéconomique de la pandémie, en nous concentrant sur la dimension humaine.  Nous devons, a-t-il estimé, nous concentrer sur les gens, protéger les ménages, garantir la solvabilité des entreprises et assurer le paiement des salaires.  Il faudra, pour ce faire, un train de mesures équivalent à un pourcentage à deux chiffres du PNB mondial, y compris des mesures d’accompagnement pour les pays en développement qui nécessitent un investissement massif de la part de la communauté internationale. 

Le Secrétaire général a dit travailler avec le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et d’autres institutions financières.  Il en a profité pour appeler à la levée des sanctions qui compromettent « la capacité des pays à répondre à la pandémie ».  Les Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, MM. Tijjani Muhammad-Bande et Ma Zhaoxu, ont d’ailleurs salué l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial.  Le Conseil de sécurité, a indiqué son Président, est resté en contact avec toutes les opérations de paix de l’ONU pour évaluer les différentes situations.  Le Conseil a dûment relayé l’appel du Secrétaire général lors de sa réunion virtuelle sur la République démocratique du Congo (RDC) et appelé les parties libyennes à désamorcer la situation et à cesser les hostilités. 

Le Président de l’Assemblée générale s’est aussi félicité du Plan mondial de réponse humanitaire de 2 milliards de dollars lancé par le Secrétaire général pour coordonner le travail des agences de l’ONU dans les contextes les plus fragiles.  Son homologue de l’ECOSOC, Mme Mona Juul, a rappelé, en s’en réjouissant, que le Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) a déjà débloqué un total de 75 millions de dollars pour appuyer l’action contre le COVID-19.  Le Président de l’Assemblée a également saisi l’occasion pour rappeler aux États les engagements qu’ils ont pris en vertu du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement.  Il faut renforcer la résilience des pays et prévenir l’aggravation des inégalités, s’est-il expliqué.  Il faut, a ajouté le Secrétaire général, installer la rampe de lancement d’une économie plus durable, plus inclusive et plus équitable, guidée par notre promesse commune, le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

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Nous ne combattons pas seulement une pandémie, a souligné M. Guterres.  Nous combattons une « infodémie »: notre ennemi commun c’est le virus, mais c’est aussi la désinformation qui doit être contrée par les faits et la science.  L’espoir et la solidarité doivent primer sur le désespoir et la division, a plaidé le Secrétaire général, qui a annoncé le lancement de « COVID-19 Communications for Solidarity Initiative ».  La solidarité est en effet notre « première ligne de défense », a confirmé le Président de l’Assemblée générale.  Nous devons nous armer d’informations pour combattre la peur et la haine.  Hier, a rappelé le Secrétaire général, le Haut-Représentant de l’Alliance des civilisations des Nations Unies et le Conseiller spécial pour la prévention du génocide ont exhorté les peuples du monde à se lever contre la multiplication des crimes de haine visant les groupes et individus considérés comme associés au coronavirus. 

La soixante-quatorzième session de l’Assemblée générale ayant parmi ses priorités la couverture sanitaire universelle, son Président a fait observer qu’aujourd’hui, le monde comprend ce que les dirigeants ont voulu dire lors de leur réunion de haut niveau: la santé est un investissement dans le capital humain, le développement socioéconomique et l’autonomisation des populations.  Nous devons galvaniser l’action multilatérale pour protéger les acquis de la lutte contre la pauvreté et la faim, maintenant que la pandémie compromet la production alimentaire et les chaînes d’approvisionnement, a pressé le Président de l’Assemblée.

Nous devons aussi mettre en œuvre une réponse ciblée pour préserver l’avenir de ces enfants, qui dans plus de 130 États, voient leurs écoles fermées, sans la connectivité nécessaire pour apprendre à distance.  La lutte contre le COVID-19 relève d’une responsabilité collective.  Nous serons jugés à l’aune de notre action individuelle et collective.  Nous devons diriger par l’exemple dans la lutte contre une pandémie qui ne connaît pas de frontières et à laquelle nous devons nous opposer en tant que « nations, unies », a martelé le Président de l’Assemblée. 

Ensemble, a-t-il encouragé, nous devons faire en sorte que l’Assemblée générale poursuive son travail vital et remplisse ses fonctions essentielles dans ces circonstances extraordinaires.  Il a félicité la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires pour avoir réussi à prendre des décisions sur le budget, grâce à la technologie.  À l’ECOSOC, a expliqué sa Présidente, nous nous sommes engagés à mobiliser nos organes, experts et partenaires pour atténuer l’impact multidimensionnel de cette pandémie.  La Présidente a suggéré d’utiliser le segment « activités opérationnelles de développement » pour évaluer les changements rapides sur le terrain.  Le Forum politique de haut niveau pour le développement durable, a-t-elle ajouté, pourrait aussi jouer un rôle dans le suivi et l’évaluation de l’impact direct et indirect de la pandémie sur la réalisation du Programme 2030.

La pandémie, a souligné la Présidente, montre qu’il faut une approche englobant toute la société, une approche qui rassemble gouvernements nationaux et locaux, secteur privé, monde scientifique, société civile et jeunes gens.  C’est exactement la raison d’être de l’ECOSOC, a-t-elle fait observer.  Pour réussir, la réponse au COVID-19 doit être multilatérale et, à une époque comme celle-ci, nous devons garder « la tête froide et le cœur chaud » pour relever les défis du jour.  Quant à ceux du maintien de la paix et de la sécurité internationales, le Président du Conseil de sécurité a fait le serment de la transparence.  Marteau et règlement intérieur en main, il a assuré que son organe continue de travailler étroitement avec tous les États Membres.  Le Conseil de sécurité a ajusté son programme de travail pour prévenir les risques de contamination, annulant ou reportant certaines réunions, et organisant des séances virtuelles, même si des problèmes techniques persistent. 

Les États Membres ont fini par se rendre compte à quel point les capacités technologiques de l’ONU sont sous-financées, a relevé le Secrétaire général.  Émaillé de couacs techniques, l’échange avec les délégations a porté notamment sur les aspects juridiques et techniques des procédures de vote dans les trois principaux organes de l’ONU, en l’absence de réunion physique.  L’impossibilité actuelle pour la société civile de participer aux activités de l’ONU a également été soulevée.  Là encore, la transparence a été le mot d’ordre des Présidents du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, leur homologue de l’ECOSOC exprimant son intention d’inclure tous les acteurs de la société. 

En ces temps de crise de liquidités subie par l’ONU, le Secrétaire général a pris la précaution de demander au Département de la communication globale de mobiliser des fonds extrabudgétaires pour booster les capacités technologiques de l’ONU.  En attendant, le Président du Conseil de sécurité a promis l’adoption de plusieurs projets de résolution très bientôt.  Tout est fait, a-t-il assuré, pour maintenir la transparence même si « cette nouvelle situation a créé de grandes difficulté ».  Faites-nous confiance, nous travaillons au nom de tous les États Membres, a-t-il assuré. 

Notre travail, a affirmé à son tour le Secrétaire général, n’a connu aucune perturbation majeure, malgré une ONU désertée par des fonctionnaires convertis rapidement au télétravail.  Mon message a trois aspects, a dit M. Guterres: prendre toutes les précautions pour protéger le personnel, s’adapter pour assurer la poursuite du travail et travailler avec les gouvernements hôtes pour appuyer leurs efforts.  À ce jour, 93% des équipes de pays des Nations Unies aident les autorités nationales à se préparer et à mettre en œuvre des plans de riposte.  Le Bureau de la coordination des activités de développement collecte des données et collabore avec les partenaires pour fournir des informations pertinentes et des directives en matière de communication.  Des réunions hebdomadaires sont organisées avec les 129 coordonnateurs résidents pour fournir un appui politique et opérationnel.  Plusieurs de leurs économistes travaillent avec les commissions régionales de l’ONU et les équipes de pays des Nations Unies à l’analyse de l’impact socioéconomique du COVID-19. 

Le Secrétaire général a annoncé la publication, la semaine prochaine, d’un rapport qui insiste sur son appel à la responsabilité commune et à la solidarité mondiale.  Le rapport présente une feuille de route concrète pour renforcer la réponse des Nations Unies mais aussi pour aider les gouvernements et les partenaires à agir avec le sentiment d’urgence requis. 

Déclarée dès le 23 janvier dernier « urgence de santé publique de portée internationale », le COVID-19 compte, selon les chiffres publiés hier par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 462 684 cas dans le monde et 20 844 morts.  Il faut, s’est alarmé aujourd’hui le Secrétaire général, aider les pays du Sud chez lesquels la pandémie arrive d’une manière très inquiétante.  Ces pays ont besoin d’un appui massif car cette crise peut se propager comme un feu de forêt, avec le risque de voir une mutation du virus, annihilant l’effet des vaccins qui sont mis au point en ce moment.  L’Afrique a déjà enregistré 1 937 cas et 31 morts.

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