Chlordécone en outre-mer : un scandale sanitaire qui ne dit pas son nom

Le chlordécone suscite toujours des inquiétudes  au plan sanitaire. C’est un pesticide organochloré utilisé intensivement aux Antilles françaises de 1973 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. L’Organisation Mondiale de la Santé avait indiqué en 1970 la dangerosité de ce pesticide mais il fut utilisé jusqu’en 1993 aux Antilles avec des séquelles incommensurables  pour la santé.

En  2007, une  enquête a été ouverte pour mise en danger de la vie d’autrui par violation manifeste et délibérée d’une obligation de sécurité et de prudence, afin de situer les responsabilités. Mais, cette toute première enquête, dirigée par le pôle Santé publique du tribunal de Paris, n’a donné lieu à aucune inculpation. Ce n’est qu’en février dernier, suite à des révélations sur l’enfouissement du chlordécone, que trois associations ont exigé l’ouverture d’une nouvelle enquête judiciaire.

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Maître Christophe Lèguevaques, avocat des trois associations (Vivre, le CRAN et lyannaj pou depolye Matinik) a ainsi  adressé une sommation interpellative au Premier Ministre et au Ministre  de la Justice. Par cet acte, les trois associations exigent  incessamment qu’une lumière soit faite  sur d’éventuels cas d’enfouissement de chlordécone aux Antilles.

Plus de neuf Antillais sur dix présentent des traces de Chlordécone dans le sang

À  en croire Joël Beaugendre, maire de capesterre-Belle-Eau en Guadeloupe, ancien député, des stocks auraient été enterrés au jardin d’Essai aux abymes en Guadeloupe. Par ailleurs, un responsable du service de la protection des végétaux du ministère de l’agriculture a lui aussi témoigné dans l’émission complément d’enquête, diffusée  sur France 2 le 27 février, l’enfouissement du Chlordécone.

Il affirme : « Au lieu d’envoyer ça dans la nature, l’État a fait un trou et l’a mis là-dedans (…) on l’a fait avec mon chef de service dans un endroit propice, on l’a enterré. Ces dernières révélations ont alors apporté de l’huile au feu et agité les esprits quand on se rappelle des dégâts sanitaires, déjà connus du Chlordécone.

En 2018, une étude de santé publique avait indiqué que plus de neuf Antillais sur dix présentent des traces de Chlordécone dans le sang et c’est en Martinique que l’on constate le taux le plus élevé du cancer de la prostate. Ces chiffres pourraient alourdir avec les derniers rebondissements.

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