Travaillant en tant qu’anesthésiste-réanimateur dans un hôpital de Lombardie, Christian Salaroli a affirmé que lui et ses équipes se doivent, un peu comme tant de guerre, de définir qui ils allaient soigner en priorité. La situation est tellement grave en Italie que les urgences doivent désormais décider de qui aura droit à une réanimation par intubation.
« Dire qu’on ne meurt pas du coronavirus est un mensonge qui me remplit d’amertume », explique le praticien, affirmant que face à l’afflux massif de personnes malades, les médecins n’avaient plus d’autres choix que de choisir qui ils allaient pouvoir soigner. En priorité, sont ainsi sélectionnées les personnes les plus malades tandis que les autres elles, se doivent d’attendre. Dans les faits, tous sont placés sous VNI, ventilation non invasive, à l’aide d’un masque à oxygène. Mais très vite, l’heure du choix arrive et lorsque la situation se dégrade, les patients se trouvent dans une situation délicate.
L’Italie, un pays sous pression
Sachant qu’il y a un véritable manque de lits et de matériel pour ce genre de situation, il est ainsi clair que tout le monde ne pourra pas avoir accès à l’intubation. Résultat, âge et état de santé général des malades sont pris en compte. Ainsi, si une personne âgée de 80 à 95 ans se retrouve atteinte du coronavirus et d’une autre maladie ou d’une insuffisance multi-organique, son taux de mortalité flirtera avec les 100%. Ce sont ces personnes les plus fragiles qui sont ainsi laissées de côté au profit de celles et ceux qui sont plus jeunes et qui auront plus de chances de survivre.
60 millions de personnes sont confinées
Une situation difficile à vivre pour lui, mais également pour les jeunes médecins qui, à peine arrivé dans le monde du travail, se retrouvent à devoir décider du sort d’une personne. Reste que le gouvernement met tout en place afin de contenir l’épidémie. Ainsi, c’est tout le pays qui a été placé en quarantaine, soit 60 millions d’Italiens. Une décision juste aux yeux du médecin, mais qui arrive avec un peu de retard. L’objectif, désormais, est donc d’empêcher le plus de monde possible de sortir, « Je vois trop de gens dans la rue, vous n’avez pas idée de ce qui est en train de se produire ».
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