Coronavirus en France : des risques de surmortalité pour d’autres maladies

En France, le confinement et les ravages du covid-19 font peur aux médecins, non pas à cause des risques liés au nouveau coronavirus, mais bel et bien à cause de l’arrêt des consultations pour les autres maladies. Patrick Pelloux, médecin urgentiste et président de l’Association des médecins urgentistes de France semble même s’en émouvoir, estimant que plus personne ne venait consulter.

Un constat partagé par plusieurs médecins, dont Pierre Guédin, radiologue pour qui les actes d’urgence ont considérablement diminué. Une baisse des consultations enregistrée dans les services d’urgence, mais également chez les généralistes pour qui les consultations « classiques » ont chuté de près de 50%. Un constat qui inquiète fortement le secteur médical, qui rappelle qu’il est important de continuer à se rendre chez le docteur en cas de maladie, l’idée étant de continuer à se faire soigner et dépister dans le cas où la situation viendrait à se détériorer pour le patient. 

Les consultations classiques, en baisse

Malheureusement, les gens ont peur. Pour beaucoup, se rendre chez le docteur revient à côtoyer de possibles malades du covid-19 et donc, à augmenter considérablement ses chances de l’attraper. Autre point mis en avant pour expliquer cette absence des autres malades, la crainte de voir son cas être mis de côté au profit d’une personne atteinte du covid-19 et donc, de passer plusieurs heures aux urgences, voire même d’avoir un diagnostic complètement retardé. Mais les docteurs le rappellent, beaucoup de maladies chroniques, comme les insuffisances cardiaques, respiratoires ou coronariennes peuvent s’aggraver si elles ne sont pas rapidement prises en compte.

Les médecins craignent une vague de mortalité

Face à ces non-consultations, les médecins eux, s’alarment et semblent craindre une vague de décès liée à d’autres pathologies. « Avec la levée du confinement, on risque de constater une surmortalité des patients n’ayant pas réussi à joindre le SAMU ou n’ayant pas osé l’appeler« , affirme Pierre Guédin, ajoutant qu’une hécatombe est tout à fait envisageable aussi bien chez les adultes, les personnes âgées que chez les enfants, qui ne sont pas pris en charge ou non vaccinés. Afin de prévenir, il convient donc de continuer à appeler son médecin traitant et, le cas échéant, les urgences car il y aura toujours de la place pour les autres formes de maladies.