,

Criminalisation du viol : les réserves de l’Union des Magistrats du Sénégal

Invité de l’émission Grand Jury de ce dimanche 1er mars 2020 sur la Rfm, Souleymane Télico, président de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) s’est prononcé sur la question de la criminalisation du viol. Si le magistrat salue cette loi qui vise à durcir les peines pour les cas de viol, il a également émis des réserves sur l’efficacité de celle-ci pour résorber la recrudescence des cas de viol enregistrés au Sénégal.

Une loi qui pourrait avoir des conséquences négatives selon le magistrat

Pour le président de l’UMS, l’effet de dissuasion recherché dans l’érection de cette loi risque de faire défaut : « contrairement à ce que l’on peut penser, l’effet dissuasif dépend moins de la sévérité des peines encourues que de la certitude dans le prononcé des sanctions. » Ce dernier évoque aussi la question de l’imputabilité des actes d’agression sexuelle en soulignant la difficulté à produire des preuves suffisantes à cet effet dans plusieurs cas supposés où « c’est la parole de la victime contre celle du prévenu« . Dans ce cas de figure il n’est pas évident de rassembler assez de preuves pour une condamnation soutient Souleymane Tiléco.

Publicité

Une possible augmentation des cas d’acquittement et de longue détention provisoire

« A chaque fois qu’il y’a une peine élevée, les juges ont tendance à être exigeants en terme de preuve » selon le président de l’UMS. Situation qui pourrait conduire à une augmentation des cas d’acquittement estime le magistrat. La saisine des juges d’instruction devenue indispensable avec la criminalisation des cas de viol, cette procédure pourrait aboutir à de longues peines de détention provisoire poursuit l’invité du Gand Jury de ce dimanche.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité