En Turquie, le président Recep Tayyip Erdoğan a-t-il touché la corde sensible des européens. Après plusieurs appels à l'aide contre son ennemi syrien, Bachar el-Assad, il s'est résolu à intervenir seul dans le pays pour dit-il protéger les civils, mais aussi les rebelles qu'il soutient. Mais c'était sans compter sur la détermination du président russe Vladimir Poutine à soutenir son allié envers et contre tout. Face donc aux premiers déboires dans le pays et pour remobiliser ses alliés de circonstance, il a décidé d'utiliser un levier qui avait jusque-là marché : l'ouverture des frontières vers l'Europe aux réfugiés.
Bingo! Ni une, ni deux, les européens ont décidé de relancer les discussions après la première vague de réfugiés qui s'est abattue sur la Grèce. Mieux, le patron de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a décidé de se rendre en Turquie pour discuter directement de la situation; officiellement pour discuter de la situation des réfugiés syriens dans le pays. Officieusement pour obtenir la "re"fermeture des frontières turques et calmer les tensions avec la Turquie. Il faut dire que la situation est loin d'être simple pour les européens. S'ils ne sont pas si proches que ça de Bachar el-Assad, ils n'ont aucunement l'intention de se mettre Vladimir Poutine à dos, et encore moins envie d'entrer dans une confrontation militaire dans la région.
Il est très peu probable donc que les européens s'impliquent donc comme le souhaite Erdogan. Par contre, ce dernier pourra leur volonté de négociation comme une petite victoire sur le plan national. M. Borrell devrait tenir une réunion avec des responsables européens à son retour de Turquie pour les informer des possibles termes de la négociation.