« L’amphithéâtre et le prétoire au service des droits de l’homme et de la démocratie » Les mélanges à Robert Dossou

Quatre heures d’horloge ! Telle a été la durée de la cérémonie de remise de mélanges au Président Robert Dossou, samedi dernier à la clôture du colloque  de deux jours qu’a organisé l’association béninoise de droit constitutionnel du professeur Joël Aivo. Cérémonie haute en couleurs, sons et symboles dans la grande salle d’un grand hôtel de la place, siège de tous les évènements d’importance dans notre pays , avant et surtout  depuis la démolition du Bénin Marina Hôtel. C’était en présence d’un aéropage de personnalités du monde politique diplomatique et des sommités scientifiques venues des quatre coins du monde.

Tunisie, Maroc, Sénégal, Cameroun, Centrafrique , Canada,  France, telle était la longue liste non exhaustive des pays représentés au colloque des 30 ans de la conférence des forces vives de la Nation de février 1990.La cérémonie  de remise de mélanges à Me Robert Dossou, avait été conçue par les organisateurs pour être le clou de toute la série de communications présentées par d’éminents  ‘’sachants’’ qui, en deux jours ont tout dit ou presque sur ce que l’un d’eux a appelé le deuxième fait marquant de l’histoire politique de notre pays, après son accession à la souveraineté internationale : l’historique conférence des forces vives de la Nation  des 19 au 28 février 1990.

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Elle a été organisée, disons-le d’emblée, pour célébrer le professeur d’université ,l’enseignant  de droit constitutionnel dont la renommée dépasse les frontières de notre si petit pays et le ténor du barreau dont le sens de la formule  et de la répartie font autorité dans la maison Justice ‘’C’est toujours  un évènement, les plaidoiries de Me Robert Dossou ‘’ avait dit un jour, le fameux juge Rodolphe Azo , lors du célèbre procès à rebondissements du dossier sulfureux dite des rétro-commissions de la Cnss .

On comprend alors pourquoi la cérémonie fort simple a tenu toutes ses promesses car personne n’a paru fatigué ou ennuyé par la longue évocation des hauts faits d’armes et de qualités exceptionnelles unanimement reconnues à l’heureux du jour , Me Robert Dossou. Personnage controversé certes aux yeux d’un certain nombre de nos compatriotes pendant son seul mandat à la cour constitutionnelle mais incontestablement une figure emblématique du paysage politique de notre pays des années post indépendance et singulièrement de celles du Renouveau démocratique. Aussi bien qu’une figure marquante du monde universitaire et du prétoire.

Ce n’était donc  pas l’homme politique aux multiples facettes qu’on célébrait ce  samedi -là mais celui des amphithéâtres et des prétoires qui ,depuis ses débuts  tonitruants dans l’Hexagone comme l’avocat des immigré et de militants des droits humains, a formé et inspiré tout une génération de  praticiens et de spécialistes du droit et des sciences politiques. Et ce n’est pas Me Nicolas Thiangaye, avocat , homme politique et ancien premier ministre éphémère de Centrafrique qui dira le contraire. Puisque  de son propre aveu , son maître et encadreur de stage a été stagiaire au cabinet de Me Robert Dossou en 1973 (il y a 47 ans) , dans le Paris des années post indépendance.

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A sa suite, la plupart des intervenants ont insisté sur le côté militant de l’homme,  « éternel contestataire », incapable de tenir sa bouche car constamment agité par une irrépressible envie de  s’exprimer. De ce point de vue, c’est son successeur à la tête de la cour constitutionnelle, Théodore Holo qui a révélé sur le mode de l’anecdote provoquant les éclats de rire de l’auditoire qu’une seule fois ses pairs de sa mandature l’ont autorisé à répondre à la télévision sur la multitude de fois où il l’en ont empêché. Car Robert Dossou qui ne paraît pas ses 80ans  est le «  nègre fondamental » au sens césairien du terme qui ne supporte pas de se taire quand il a envie de parler. « un dissident permanent », comme le dira plus tard pendant la cérémonie Ousmane Batoko, Président de la Cour Suprême.

Le précurseur et le militant des droits de l’homme

Robert Dossou a été de tout temps un précurseur. C’est lui et Ignace Adjo Bocco, l’ancien président de l’Anr l’ex militant des mouvements democratiques des années 60 à 70  qui ont initié la création de ce qui deviendra plus tard la faculté de droits et sciences économiques  avant d’en prendre la tête ;C’est lui aussi qui, au niveau continental qui a été appelé  à coordonner les réunions qui ont précédé la création à Alger sur recommandation de l’Union africaine de l’association des cours constitutionnelles africaines qu’il va diriger plus tard pendant deux ans, sans jamais  se faire payer les frais de mission pourtant prévus .Autre fait marquant :le combat de Robert Dossou , malgré ses fonctions de professeur et doyen de la faculté de droit et sciences de gestion contre la banalisation de la fonction d’avocat

Pendant la révolution comme le rappelle le nouveau Bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Prosper Ahounou, c’est Robert Dossou qui s’est vigoureusement opposé et a  mobilisé avec succès toute la profession contre le projet de la fonctionnarisation de la carrière des avocats  et l’indépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir exécutif. Il fallait le faire !

2 réponses

  1. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    Que ses pairs rendent hommage à ses mérites, pourquoi pas. Pour ma part, je n’oublie pas que Me DOSSOU était à table avec les 25 (à 5000 € le point), qui nous ont pondu le document qui a ouvert la spirale vicieuse de la réforme constitutionnelle.

    \\\\ ///
    (@_@)

  2. Avatar de The
    The

    Et tout ça, la République du Bénin a gagné concrètement quoi? C’est couronné de succès du KO 2011 …

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