De son nom scientifique Lagenaria siceraria, est une plante annuelle, herbacée de la famille des Cucurbitaceae et de la tribu des Benincasa. Originaire de l’Afrique tropicale comme toutes les Cucurbitaceae en générale, on en trouve aujourd’hui dans toutes les zones tropicales du monde entier. Cette plante potagère porte un fruit charnu en forme d’une gourde de lettre 8 ou d’un globe qui offre une pulpe et des graines comestibles ainsi qu’une calebasse obtenue de la peau sèche du fruit. Dit Kátín gourde en fon, Gourde de pèlerin en français, Bottle gourd ou Calabash gourd en anglais, cette espèce monoïque est plus prisée pour ses calebasses que pour ses légumes.
En effet, le fruit se consomme comme un légume et ses graines oléagineuses comme des compléments alimentaires ainsi que l’huile extraite des graines pour ses bienfaits culinaires et sanitaires. Les jeunes fruits sont soit fades soit amers dépendamment de la teneur en Cucurbitacines chez chaque variété. Certaines espèces de Lagenaria sp, très amères, ne sont pas comestibles mais servent dans d’autres domaines. Cultivée par semis, ou bouturage, cette plante grimpante pousse facilement et ses fruits se récoltent 2 mois après semis pour la consommation ou laissés jusqu’à ce qu’ils mûrissent pour l’extraction des graines et le séchage de la peau du fruit dépourvu de pulpe afin d’obtenir une calebasse à la forme séchée. Le fruit peut atteindre près de 0,6m de diamètre et 1m de long. Cette espèce apprécie les sols frais et bien fumés.
Il existe des variétés de la plante en Afrique Oriental (Zimbabwe, Zambie, Kenya, etc) dont le péricarpe ne se lignifie pas à maturité, donc avec une coque fragile et perméable, comme celle de la Pastèque. Ces espèces se consomment seulement et ne servent donc pas en décoration ou en objets utiles. En Afrique de l’Ouest les graines de cette espèce sont nommées Égousi , Gusi ou pistaches et sont difficiles à distinguer des graines du Vrai Égousi (Cucumeropsis mannii) et du Pastèque Égousi (Citrullus lanatus). Ce qui explique pourquoi peu de personnes peuvent les distinguer.
Histoire
Historiquement, les scientifiques européens ont du mal à identifier la vraie origine de la plante car on en trouve autant en Afrique qu’en Asie, l’utilisation depuis des siècles de cette espèce dans ces zones du monde. Néanmoins si la majorité se retrouve en Afrique, il reste une évidence que l’Afrique a plus de chance, d’en être la source.
Utilisation et vertus
Ce légume quelque soit son goût (amer ou fade) est surtout consommé en Inde et en Extrême-Orient. En cuisine, ses fruits se préparent comme des courgettes. En Afrique, nombreux sont ceux qui privilégient les graines et son huile que le fruit et sa pulpe. Néanmoins certains peuples le consomment en légumes en préparant des mets succulents typique à l’ethnie qui a concocté la recette.
Les graines sont riches en Vitamines (Vitamine E, B1, B2, Niacine, Thiamine), en Fibres, entre autres. Dans l’huile, on trouve des Minéraux (Fer, Manganèse, Calcium, Magnésium, Soufre, Potassium, Zinc, Phosphore), et des Acides gras essentiels (d’Acide stéarique, d’Acide linoléique, d’Acide palmitique).Les graines sont très énergétiques. En médecine traditionnelle, les graines sont recommandées pour palier à la famine, la malnutrition, la perte du poids, etc.
La coque des fruits séchés est utilisée pour la fabrication des ustensiles de cuisine (étuis, cuillères, coffrets, gourdes, récipients,), des instruments musicaux (kora, balafon, sifflet, sitar, etc). En Afrique comme en Nouvelle-Guinée, se fabrique encore des étuis péniens pour le transport de bières traditionnelles et la préparation du maté. Dans les maisons, on la plante comme plante grimpante ornementale pour la décoration sur les murs, les treilles, etc. La calebasse obtenue du fruit vidé sert de nid aux oiseaux et à la volaille. Certains artistes l’utilisent également depuis quelques années pour en faire des éclairages ou des pots de décoration dans les maisons et appartements.
Observation
La plante est favorable à la lutte contre l’érosion et la désertification, pourtant les pays africains touchés par la désertification semblent ne pas voir la solution au problème de la désertification. Il serait également bien que les variétés de Lagenaria sp dont les jeunes fruits sont consommables, puissent être mis sur les marchés africains afin d’accroître la diversité alimentaire et favoriser la consommation de produits naturels africains. N’empêche qu’il faudra mettre à un prix abordable la vente du fruit et des feuilles. Les chercheurs devraient faire des recherches approfondies sur les éventuels bienfaits qu’on peut tirer des variétés de Lagenaria sp.
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