Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 26 mars 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

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COVID-19/G-20

Le Secrétaire général s’est exprimé ce matin lors du sommet virtuel du G20 consacré à la pandémie de COVID-19.  « Nous sommes en guerre contre le virus et nous ne gagnons pas », a-t-il indiqué devant les dirigeants du G20.

Au vu de l’augmentation exponentielle du nombre de cas, le Secrétaire général a affirmé que le monde a besoin d’une stratégie de guerre pour combattre la pandémie.  À cette fin, il a indiqué que la solidarité est essentielle au sein du G20 et avec le monde en développement, y compris avec les pays affectés par un conflit, raison pour laquelle il a appelé, au début de la semaine, à un cessez-le-feu mondial.

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Le Secrétaire général a insisté sur trois domaines qui sont cruciaux pour une action concertée du G20.

Premièrement, il faut stopper la transmission du COVID-19 aussi rapidement que possible, ce qui exige un mécanisme de réponse coordonné du G20 guidé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Il a aussi appelé à la levée des sanctions qui peuvent saper la capacité des pays à réagir à la pandémie.

Deuxièmement, nous devons travailler ensemble pour minimiser les conséquences économiques et sociales.  Ce que nous affrontons aujourd’hui, a-t-il dit, ce n’est pas une crise bancaire comme en 2008, c’est une crise humaine.

Troisièmement, le Secrétaire général a souligné la nécessité d’œuvrer ensemble dès maintenant pour préparer la voie à un relèvement qui doit être basé sur une économie plus durable, inclusive et équitable, en suivant la promesse commune du Programme pour le développement durable à l’horizon 2030.

Syrie

L’ONU est vivement préoccupée par les conséquences potentielles du virus en Syrie, pour des millions de personnes et en particulier pour les plus de 900 000 personnes qui demeurent déplacées en raison des hostilités en cours dans le nord-ouest du pays depuis le 1er décembre.

Selon l’OMS, les personnes déplacées vivent dans des conditions qui les rendent particulièrement vulnérables aux infections respiratoires.  En plus du surpeuplement, elles subissent un stress physique et mental et souffrent des pénuries, à cause du manque de logements, de nourriture et d’eau potable.  Le pays compte à l’heure actuelle plus de six millions de personnes déplacées.

Dans ses opérations en Syrie, l’OMS donne la priorité à la prévention, aux préparatifs et à une communication de crise en appui des soignants afin de: détecter et diagnostiquer les cas et prévenir leur multiplication; surveiller les points d’entrée; fournir des équipements de protection; et former le personnel de santé.

Les efforts s’intensifient actuellement dans tout le pays afin de mettre sur pied des laboratoires et des lieux d’isolement, ainsi que pour informer le public. Les centres de soin et certaines unités de soins intensifs sont en train d’être préparés pour faire face à la crise tandis que les communautés les plus à risque ont été identifiées.  L’accent est mis sur le nord-ouest du pays où l’OMS est en train d’acheminer des respirateurs additionnels et des équipements de protection individuels afin de mieux répondre aux difficultés qui pèsent sur le système de soins.

Libye

L’ONU est très préoccupée par la confirmation du premier cas de COVID-19 dans le pays.  La santé et la sécurité de la population libyenne, y compris celles des 345 000 personnes les plus vulnérables, sont en jeu.  Une épidémie pourrait épuiser les capacités humanitaires d’ores et déjà très éprouvées.  L’ONU appuie les autorités libyennes dans leurs préparatifs et leurs ripostes face au COVID-19.

Des ressources financières sont des plus urgentes afin de pouvoir mettre en œuvre la réponse des systèmes de soin national et onusien.  Assurer le financement durable du plan de réponse humanitaire pour la Libye face au COVID-19 est crucial pour prévenir une aggravation des vulnérabilités existantes et pour répondre aux besoins vitaux.

L’ONU est également alarmée de la poursuite des hostilités à Tripoli et dans ses environs, malgré la récente annonce d’une pause humanitaire.

République démocratique du Congo (RDC)

Mme Leila Zerrougui, la Chef de la Mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays -la MONUSCO-, s’est fait l’écho de l’appel du Secrétaire général pour un cessez-le-feu mondial.

Elle a indiqué que le pays a plus que jamais besoin de paix et de sécurité afin de pouvoir dispenser les soins de santé et l’assistance humanitaire à toutes les personnes qui en ont le besoin.

Mme Zerrougui a également rappelé que l’ONU est pleinement mobilisée pour appuyer les efforts des autorités congolaises et protéger la population.

Inde

La Coordonnatrice résidente des Nations Unies en Inde, Mme Renata Dessallien, a salué la stratégie du Premier Ministre Narendra Modi d’instaurer un confinement de 21 jours dans tout le pays afin d’endiguer la propagation du virus.

Le système onusien en Inde est pleinement mobilisé et prêt à intensifier son appui au Gouvernement indien pour combattre le virus, a déclaré Mme Dessallien.  Si nous travaillons tous ensemble, nous serons en mesure de surmonter l’une des plus graves menaces sanitaires que nous ayons jamais connues, a-telle ajouté.

Les agences onusiennes oeuvrent avec le Gouvernement indien à l’élaboration de mesures de préparation et de réponse; à la surveillance du virus; à la mise en oeuvre d’une communication de crise; à la formation pour une prévention des infections et le contôle et endiguement des foyers d’infection et à la surveillance et au traçage des voyageurs.

L’ONU en Inde demeure active et est déterminée à apporter une aide effective aux personnes qu’elle sert, en particulier les personnes les plus vulnérables et désavantagées qui pourraient être les plus durement touchées.

Soudan du Sud 

Alors qu’il n’y a aucun cas confirmé de COVID-19 au Soudan du Sud, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’équipe des Nations Unies travaille avec les autorités à la mobilisation des ressources pour renforcer les capacités nationales de préparation à la réponse au COVID-19, y compris les deux priorités que sont les besoins sanitaires immédiats et les conséquences potentielles sur les plans social et économique. 

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et l’OMS contribuent à la coordination, à la planification et au suivi aux niveaux national et local, tandis que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) travaille sur la prévention des infections, le contrôle, la communication des risques et l’engagement communautaire. 

Les équipes de l’OMS accompagnent également les gouvernements pour tout ce qui relève de la surveillance et de la capacité de réponse rapide et d’enquête de cas.  Un laboratoire capable de tester le COVID-19 vient d’être mis en place.  L’ONU a également soutenu la construction d’une unité polyvalente des maladies infectieuses pour isoler et traiter les cas suspects. 

Pour sa part, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) aide également le Gouvernement sud-soudanais à filtrer les personnes entrant dans le pays, notamment grâce à l’installation d’un scanner thermique à l’aéroport international de Djouba.  

Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’OMS apportent également un soutien logistique.  

Burkina Faso 

Dans le cadre du travail des Nations Unies pour appuyer la réponse du Gouvernement du Burkina Faso face au COVID-19, l’UNICEF a engagé le chanteur Smarty, une star locale du hip-hop, afin de donner un coup de pouce aux efforts de prévention.  Une vidéo a ainsi été produite pour partager des informations pouvant sauver des vies. 

Outre cette initiative, l’UNICEF a formé du personnel pour sensibiliser la population aux mesures de prévention de la propagation du virus.  Le Fonds travaille également avec des partenaires pour faciliter l’accès à l’eau.  En outre, il accélère la distribution de savon et de désinfectant pour les mains, en particulier dans les zones à forte concentration de personnes déplacées. 

La chanson de Smarty est disponible sur le site Internet.  

Philippines 

Dans une note publiée hier, l’ONU a salué le cessez-le-feu temporaire annoncé par le Parti communiste des Philippines avec le Gouvernement philippin le 24 mars, à la suite de l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial. 

Le Secrétaire général encourage les parties à trouver une solution politique durable à ce conflit de longue date.  Le Secrétaire général espère également que cela servira d’exemple à travers le monde pour faire taire les armes et s’unir face à la menace mondiale du COVID-19. 

Soudan 

Dans la même lancée, à la suite de l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu et alors que les pourparlers de paix sont en cours, le Représentant spécial conjoint de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), M. Jeremiah Mamabolo, a exhorté les parties soudanaises à reconnaître la gravité de la situation et à parvenir à une paix globale dès que possible. 

Il a ajouté que la pandémie du COVID-19 nécessitait un front absolument uni pour sauver des vies, avant d’assurer au pays du constant soutien de la MINUAD. 

Cameroun 

L’ONU salue le cessez-le-feu temporaire annoncé le 25 mars par les « Southern Cameroon Defence Forces », qui fait suite à l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial.  Le Secrétaire général appelle les autres groupes armés à faire de même. 

Il réitère également son appel à un dialogue renouvelé, pour traiter de toutes les questions pertinentes dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, et pour mettre fin à la violence et aux souffrances humaines.  Il réitère la disponibilité de l’ONU à aider les autorités et le peuple camerounais à cet égard.  

Traité de non-prolifération  

Le Président et le Bureau de la Conférence d’examen de 2020 des Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) surveillent de près la pandémie du COVID-19 et son impact sur le Siège de l’ONU. 

Compte tenu de l’évolution rapide de la situation concernant la propagation du virus, le Président de la Conférence, après avoir consulté le Bureau et les États parties, a écrit à ces derniers pour leur demander de reporter la Conférence d’examen à une date ultérieure, dès que les circonstances le permettent, mais pas plus tard qu’avril 2021. 

Une annonce détaillée sur la question sera faite d’ici à la fin de la semaine. 

UNESCO 

En matière d’éducation, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a lancé aujourd’hui une coalition mondiale pour l’éducation afin d’aider les pays à étendre leurs pratiques d’apprentissage à distance et atteindre ainsi les enfants et les jeunes les plus à risque.  

La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Amina J. Mohamed, a exprimé le plein engagement de l’ONU en faveur de la coalition, avertissant que pour des millions d’enfants et de jeunes issus de milieux défavorisés, la fermeture des écoles pourrait entraîner la perte d’un filet de sécurité vital pour la nutrition, la protection et le soutien émotionnel.  

COVID-19/Écoles 

L’UNICEF a également annoncé aujourd’hui qu’il renforcerait son soutien à 145 pays parmi les moins avancés et parmi ceux à revenu intermédiaire, pour aider les enfants à poursuivre leurs études tout en assurant la sécurité des écoles.  La fermeture des écoles en raison de la pandémie du COVID-19 perturbe la scolarité de plus de 80% des élèves dans le monde.  

Afghanistan  

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général a condamné l’attaque perpétrée contre un temple sikh-hindou à Kaboul.  

Armes biologiques  

C’est aujourd’hui qu’est commémoré le quarante-cinquième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention sur les armes biologiques, premier traité multilatéral à interdire toute une catégorie d’armes de destruction massive.   

Dans son message pour la circonstance, le Secrétaire général a déclaré que la Convention avait apporté une contribution importante aux efforts visant à éliminer ces menaces, mais il a déclaré que la communauté internationale devait rester vigilante. 

Il a appelé les États parties à mettre à jour d’urgence les mécanismes de la Convention, pour examiner les progrès de la science et de la technologie, et à travailler ensemble à l’amélioration de la biosécurité et de la préparation afin que tous les pays soient équipés pour prévenir et répondre à l’utilisation possible d’armes biologiques. 

Contribution financière 

En dépit de la crise actuelle, un autre État Membre a payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU.  Le Kenya est ainsi le soixante-quatorzième pays ayant payé son dû. 

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