Le Sénégal a véçu sa première nuit de couvre-feu ce mardi 24 mars suite aux mesures drastiques prises par les autorités contre la progression du coronavirus Covid-19. Les forces de l'ordre déployées pour veiller au respect de l'interdiction relative à la circulation entre 20 heures et 6 heures du matin ont fait l'objet de vives critiques suite à la publication de vidéos dans les réseaux sociaux.
Des scènes de violence créent l'indignation
C'est plusieurs vidéos qui ont circulé à travers les réseaux sociaux montrant des scènes où des hommes en tenue arrêtaient les voitures et battaient les conducteurs à coup de matraques. Des piétons ont également été brutalisés pour avoir violé l'interdiction de circulation à partir de 20 heures. Les commentaires se sont montrés critiques envers ces méthodes jugées inappropriées. Certains internautes estiment que les agents des forces de l'ordre abusaient de la force contre les récalcitrants alors que des sanctions ont déjà été prévues contre ces derniers.
Etat d'urgence ?
L'interdiction de circulation s'applique entre 20 heures et 06 heures du matin sur toute l'étendue du territoire dans le cadre du couvre-feu décrété par le président Macky Sall. Le ministre de l'intérieur, Aly Ngouille Ndiaye avait annoncé des sanctions contre les contrevenants lors de sa conférence de presse de ce mardi : une peine de prison allant de deux mois à deux ans et une amende entre 20 000 et 500 000 francs CFA.
Les textes de la loi 69-29 du 29 avril 1969 portant sur l'état d'urgence sont aussi évoqués. Rappelés dans l'adresse à la nation par Macky Sall, l'article 19 stipule que les forces de l'ordre peuvent "faire usage de force" dans l'alinéa 3, "lorsque les personnes invitées à s'arrêter cherchent à s'échapper à leur garde ou à leur investigation et ne peuvent être contraintes de s'arrêter que par l'usage des armes" et dans l'alinéa 4, "lorsqu'ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations ou autres moyens de transport dont les conducteurs n'obtempèrent pas à l'ordre d'arrêt".