Dans cette deuxième partie notre analyste questionne les choix politiques du gouvernement de la rupture. Après trois ans de quasi silence en terme de réalisations le régime entame dans une sorte d’opacité son programme dit d’asphaltage des voies urbaines. Un programme exécuté tambours battants, au détriment des investissements sociaux en matière d’éducation et de santé.
L’asphalte dans les quartiers huppés et baies artificielles plutôt que l’Ecole
Il est presque hilarant d’entendre les partisans de la rupture tentant de faire croire qu’ils ont une quelconque préoccupation du bien-être des populations comme ils ont tendance à le faire, en portant aux nues le nécessaire programme des cantines scolaires initié par le régime précèdent. La situation de l’éducation qui n’était pas brillante sous le régime précèdent a empiré sous la rupture. En témoigne la part du budget national consacré à l’éducation comme l’illustrent les graphiques ci-dessous. Ces pourcentages qui n’avaient jamais été satisfaisants s’oriente à la baisse sous la ‘’ Rupture’’. On préfère l’asphaltage des quartiers huppés comme la Haie Vive et les Cocotiers ou Mme Talon a sa fondation à la construction d’écoles à Hêvié tout près ou le recrutement de maîtres qualifiés et bien payés à Boukoumbé. Les choix budgétaires en disent plus que les longs discours et la vidéo de publi-reportage.
A titre de comparaison, en 2018, quand le Bénin consacrait 4,04% de son PIB à l’éducation, le Togo voisin y consacrait 5,4%, le Burkina 6%. Les chiffres sont clairs à ce niveau, le Bénin de la rupture a choisi de ne pas investir dans la ressource qui est la condition, la clé et l’accélérateur du développement : l’homme éduqué. Pouvait-il en autrement de la part d’un pouvoir qui privilégie les apparences clinquantes? La Norvège dont on prétend vouloir s’inspirer consacrait 8% de son PIB à l’éducation en 2016 (dernier chiffre publié par la Banque mondiale)
Arlésienne ARCH et réalités des dépenses personnelles de santé exorbitantes
A chaque sortie du président Talon, dans les interviews de ses ministres et dans les publi-reportage vidéo, on nous miroite l’ARCH, ce prétendu système d’assurance maladie –voire plus. Ce mirage jamais atteint devrait permettre la prise en charge des soins médicaux – à commencer par les compatriotes en situation d’ »extrême pauvreté », nouveau nom savant pour ceux qu’on appelait jadis « indigents ». Rappelons quand même que les dispositions règlementaires existant avant le gouvernement de la rupture font obligation aux établissements hospitaliers publics d’accueillir et de soigner les personnes aux ressources limitées.
C’est un secret de polichinelle que dans nos hôpitaux, on doit acheter les poches de sang avant les opérations chirurgicales, parfois même le matériel nécessaire aux pansements. Certaines interventions ne sont programmées qu’après que le patient ait paye les frais, même dans les cas généralement considères comme des urgences. Même les agents du service public, bénéficiaires d’une prise en charge, doivent payer des sommes importantes allant jusqu’à plusieurs millions de francs CFA (plus de 25 fois le SMIG). Ceux qui ne peuvent compter sur la solidarité familiale et les soutiens de parents et amis émigrés, ceux qui ne peuvent vendre une partie de leur patrimoine (terrain acquis en prévision d’une retraite ou d’un logement…) sont laissés à eux-mêmes ou réduits à la mendicité auprès d’inconnus dans les couloirs de nos hôpitaux.
Le tableau ci-dessous (limité à 2017 vu l’absence de statistiques récentes) illustre que dès l’arrivée du régime Talon le poids des dépenses de santé pesant sur les individus que l’augmentation des débours passant de 40% à 45%, ou la part des dépenses de santé des privés passant de 46% à 51% entre 2016 et 2017. IL ne s’agit pas d’un hasard, vu l’orientation antisociale marquée de ce pouvoir. Les statistiques des années à venir nous indiqueront si cette tendance des débuts s’est poursuivie.
Sous le régime de la rupture, l’Etat couvre à peine la moitié des dépenses de sante alors que les débours des ménages pour frais de sante par rapport au PIB ont augmenté.
Dans le même temps on observe l’accroissement de la malnutrition des enfants par rapport aux années antérieures comme le montre le graphique ci-dessous, même si on peut attribuer l’intégralité de l’accroissement de la malnutrition des enfants de moins de cinq and au seul régime Talon.
Jean F C. HOUESSOU
Consultant
Atlanta Usa
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