Ce mercredi 1er Avril, le projet sur la loi d’habilitation a été adopté avec amendement à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Déposé après la proclamation de l’état d’urgence le 14 mars passé, c’est une loi qui donne les pleins pouvoirs au Président Macky Sall. Elle est toutefois contestée et réfutée par certains militants et hommes politiques.
Assemblée réduite à 33 personnes
Cette loi d’habilitation donne au président de la république des attributions exceptionnelles comme : prendre des décisions qui relèvent de la loi sans pour autant avoir le consentement de l’assemblée nationale. Parmi ses prérogatives, il aura la latitude de repousser l’état d’urgence au delà de douze jours. Il aura également l’habilité de dégager librement les budgets et les mesures d’ordre sanitaire, sécuritaire, économique… Dans ce sens, un fonds nommé Force Covid-19 qui devrait recevoir 1000 milliards de F CFA avait été annoncé par Macky Sall dans la lutte contre le coronavirus qui jusque là a infecté 190 personnes au Sénégal.
Le texte a été défendu par le ministre de la Justice dans un hémicycle clairsemé. Durant la plénière le nombre de députés et autorités ont été réduits à 33 pour respecter la règle de distanciation sociale. Il faut noter le désaccord de certains activistes et hommes politique face à cette loi qui cache selon eux une volonté du président de s’accaparer de tous les pouvoirs doublée d’une intention de ne pas rendre compte dans la gestion de la crise actuelle.
Une loi controversée …
Pour Ousmane Sonko, par exemple, qui a manqué à la séance, il souligne que la loi d’habilitation va conférer au chef de l’Etal « des pouvoirs exceptionnels ». Le leader du PASTEF a entre autre évoqué que le « projet est de manière flagrante anticonstitutionnel en ce qu’il procède d’une rédaction très vague qui vise à doter le Président d’une habilitation à légiférer, en toutes matières, par ordonnances ». Il soutient dans une document de plus de 7 pages ses arguments et le fait que le président ne s’est pas tenu à ses promesses faites lors de leur entretien de la semaine passée. Quant à Thierno Bocoum (un ex parlementaire, membre de l’opposition), il souligne son indignation et dénonce l’article de l’amendement ou il est stipulé de supprimer « d’ordre économique, budgétaire, sécuritaire et sanitaire » et de le remplacer par « de tous ordres notamment économique, budgétaire, financière, juridique, sécuritaire et sanitaire« . D’autres personnes se sont également insurgées. C’est le cas de l’activiste Guy Marius Sagna mais aussi du parlementaire Mamadou Lamine Diallo et de l’ex premier ministre Abdoul Mbaye entre autres.
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