Romuald Wadagni l’a déjà dit plusieurs fois : le Bénin n’approuve pas l’idée d’un moratoire sur la dette africaine. Ce n’est pas l’avis de l’ancien patron du Crédit Suisse Tidjane Thiam. Le Franco-ivoirien qui fait partie des personnalités choisies pour coordonner l’aide que la communauté internationale promet à l’Afrique, pense que « le moratoire est une mesure d’urgence indispensable ». Il intervenait ce mardi 28 avril sur TV5 Monde.
« Les pays qui sont suffisamment forts pour ne pas avoir besoin de moratoire, sont libres »
Tidjane Thiam soutient son raisonnement en avançant des chiffres. A l’en croire, ses collègues (Donald Kaberuka, Ngozi Okonjo-Iweala et Trevor Manuel) et lui pensent avoir « libéré environ 20 milliards de dollars. Cela permet immédiatement aux Etats de dépenser et d’aider leurs populations » estime-t-il. « Je vois difficilement comment on peut être contre » poursuit l’ex puissant patron du Crédit suisse. Il assure tout de même que ce moratoire ne s’imposera pas de force aux Etats africains. « Les pays qui pensent être à l’abri, et qui sont suffisamment puissants et forts pour ne pas avoir besoin de moratoire, sont libres. Nous n’obligeons personne » a-t-il laissé entendre.
Le risque pour le Bénin
Le banquier met cependant en garde ceux qui bouderont la solution issue du dialogue entre l’Afrique et la communauté internationale ». Pour le franco-ivoirien, ceux qui ne rejoindront pas cette solution risquent fort d’aller seul à Washington pour négocier.Signalons que Tidjane Thiam n’est pas en désaccord avec Romuald Wadagni sur tous les points. Comme le ministre béninois des finances, il pense que l’endettement est un meilleur choix que l’indulgence. « C’est important qu’on ne soit pas perçu comme l’emprunteur qui revient régulièrement demander l’annulation de ses dettes. A terme, ce n’est pas un bon positionnement » pour l’Afrique reconnaît t-il.
Rappelons que le Bénin s’oppose à ce moratoire sur la dette parce qu’il pense que « cela ne fera que repousser les difficultés à l’année prochaine ». Le fait d’accorder un moratoire au budget ne donne pas les moyens d’affronter les dépenses nouvelles du Covid-19. Ça ne donne pas les moyens de continuer à apporter du soutien aux populations vulnérables qui souffrent des restrictions de mobilité et du double choc sur la demande et sur l’offre, a fait savoir l’argentier national. .
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