Pandémie Covid- 19 : Entrepreneurs, le rebond est possible

Venu d’une ville enclavée de la Chine pour effectuer le tour du monde complet en quelques semaines, le coronavirus, à l’origine de la maladie appelée COVID-19, a fini de semer la panique dans toute surface planétaire. Les prévisions économiques 2020 étaient optimistes et l’économie mondiale avait pris sa vitesse de croisière quand tout d’un coup, un invité imprévu est venu ralentir, stopper et chambouler l’économie mondiale. Ses ravages sont sans pitié. Le COVID-19 ne fait ni de distinction de couleur, ni de pouvoir économique. Dans un désordre total, il attaque la tête baissée et les yeux bandés. Les prévisions les plus optimistes montrent une économie mondiale presque à terre. D’où les appels des dirigeants des pays émergents de l’Afrique à un effacement des dettes publiques.

Nous connaissons aujourd’hui un choc de demandes (événement soudain qui fait augmenter ou diminuer temporairement la demande pour les biens et services), une régression des dépenses non essentielles (habillement, loisirs, voyages) due simplement à la restriction des déplacements qui a conduit à des confinements partiels dans certains pays et totaux dans d’autres. Le cycle des importations et des exportations a drastiquement baissé, les commerces ont tiré leurs rideaux, les Etats procèdent à des réaménagements budgétaires, rallongent les échéances fiscales au moment où la majorité des chefs d’entreprises (petites et grandes tailles) peinent à assurer le paiement des salaires de leurs employés. Des startups, type d’entreprises généralement vulnérables ont complètement arrêté leurs activités. Au moment où la Banque Africaine de Développement (BAD), plus optimiste, prévoit une récession entre -0,7% et -2,8%, la Banque Mondiale prévoit que l’Afrique subsaharienne connaîtra une récession économique allant de -2,1% à -5,1%. Ce qui représentera une chute libre par rapport à la croissance de 2,4% en 2019 mais aussi notre pire score depuis 25 ans. Les pays Africains, à l’égard des autres pays du monde, ont répondu aux appels à la mutualisation des forces, aux échanges de bonnes pratiques économiques, sociales et sanitaires afin de soutenir les entreprises, préserver les emplois, aider les plus démunis, soigner les infectés et stopper la propagation du virus SARS-Cov2.

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SITUATION ACTUELLE

L’impact du COVID-19 sera ressenti par toutes les entreprises mais aussi les différentes couches sociales. Déjà affectés, Startups, PME, Sociétés Anonymes et Multinationales, au même titre que les ménages, cherchent désespérément à minimiser les dégâts. A l’instar des autres pays du continent Africain, le Sénégal devra rétablir cette situation à travers un plan de relance macroéconomique bien établie et en tenant compte de certaines failles d’ordre social, économique et sanitaire, observées partout en Afrique. Entre Gouvernement et Entrepreneurs, chaque partie est en train de jouer son rôle pour mettre fin à cette pandémie
aux conséquences néfastes. Certains gouvernements établissent déjà des stratégies pour éviter la faillite des entreprises(créatrices de richesses et d’emplois) et appelle leurs dirigeants à ne pas envoyer au chômage le personnel. Si chacun joue sa partition avec responsabilité, je suis certain que l’économie sénégalaise en
particulier et africaine en général réussira un rebond spectaculaire. Mes propositions iront à l’endroit de nos dirigeants étatiques mais aussi à mes homologues entrepreneurs.

AUX GOUVERNEMENTS

  • RENONCEMENT FISCAL : Au risque de voir des entreprises et startups disparaître, les gouvernements africains, dans leur totalité, devraient renoncer définitivement à une grande partie des recettes fiscales que devront verser les entreprises surtout celles qui sont de petite taille. Cela leur permettra de faire face à leurs charges tout en continuant leur processus de redressement.
  • NEGOCIATION AVEC LES BANQUES : Rembourser un prêt avec intérêt a toujours été un parcours du combattant. C’est une épreuve difficile quand la situation est normale à plus forte raison pendant cette période d’inactivité. L’Etat peut, à travers son influence naturelle, discuter avec les banques sur les possibilités de réduction des taux d’emprunt et les facilités d’octroi de prêts aux entreprises qui en auront le plus besoin pour sortir la tête de l’eau.
  • ATTIRER LES INVESTISSEMENTS : A travers un plan de relance bien encadré, l’Etat devra chercher de nouvelles sources de financement en attirant des investisseurs nouveaux. Les dirigeants étatiques devront plus croire aux entreprises locales qui sont compétentes mais ont rarement la chance de faire leurs preuve face aux commandes publiques.
  • COLLABORATION : Les Etats auront intérêt à collaborer avec les financiers, hommes/femmes d’affaires, startupers, experts en recherches et développement, économistes… dans le but de redessiner le schéma économique de chaque pays et celui de l’Afrique en général.4

AUX ENTREPRISES

  • SOLIDARITE : Employeurs et employés gagneraient à s’asseoir autour d’une table et de discuter sur les conditions de relance des activités. Tous les deux camps devront se soutenir mutuellement (travailler plus d’heures que prévues, transparence sur la situation financière de l’entreprise, assurer à un certain niveau les salaires…).
  • EFFICIENCE : La situation post-COVID19 marquera un nouveau départ dans tous les secteurs. A bout de force, seuls les plus tenaces tiendront face à la pression. Il faudra miser sur un personnel à la hauteur, créatif et capable de s’adapter vite au changement.
  • STRATEGIES : Il sera indispensable de mettre en place des stratégies pour remettre son entreprise sur les rails. La minimisation des charges sera de mise. Ainsi, il faudra songer à recenser les activités les moins rentables et les supprimer ou les repenser. Les entreprises gagneront aussi à adopter une approche de conquête et de fidélisation des clients, sachant qu’ils/elles perdront beaucoup de leurs habitudes de marché. Le passage à la digitalisation sera une excellente méthode prospection. Les prévisions de la situation économique post-COVID19 fusent de partout mais des voix crédibles se sont levées pour avertir et démontrer que rien de bon ne se dessine à l’horizon. Cependant, il est bien possible de passer à travers les mailles du filet dressé par le coronavirus et ne pas se faire emporter. L’élan de solidarité et la cohésion sans faille déjà notés dans tous les pays devront se prolonger tout au long du processus de relance de l’économie sénégalaise et africaine. A l’image de ce qui se fait actuellement, l’être humain ou les ressources humaines, pour épouser les jargons des entrepreneurs, devront être mis au centre de toutes les stratégies.

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