Demain dimanche 17 mai 2020, les Béninois vont se rendre aux urnes pour élire les élus communaux et municipaux. Les forces de l’opposition regroupées dans la Résistance nationale appellent au boycott du scrutin. «Nous voudrions vous inviter à rester chez vous le 17 mai 2020. Ne prenez aucun risque en sortant de ce jour de parodie. Restez chez vous pour vous protéger contre la COVID-19 et mettre le temps à profit pour méditer ce qui arriver à notre démocratie. ». Ce sont là les invites de la Résistance nationale à l’endroit des électeurs béninois conviés au scrutin de ce dimanche 17 mai 2020.
Un scrutin qui va permettre d’élire les nouveaux élus municipaux et communaux. Pour justifier son appel au boycott, la Résistance nationale expose quelques raisons. D’abord, elle estime que la liste électorale a été manipulée par un COS-LEPI constitué des seuls partisans du président Talon. Mieux, «les électeurs ignorent tout de cette liste et même l’ANT (l’Agence nationale de traitement de données) doute de sa crédibilité. Selon elle, les informations reçues de l’ANT sont loin de rassurer sur la fiabilité de la liste électorale. Et «la CENA comme à l’accoutumée est assujettie au pouvoir exécutif et est incapable d’appliquer les textes mises à sa disposition par le parlement unicolore ».
Partis siamois
La Résistance nationale fait remarquer que pour ces élections communales, seul le parti unique à deux pôles du gouvernement et quelques partis politiques affiliés autorisés y prennent part. Ainsi, «le président tente-t-il se rattraper avec ruse l’exclusion totale qui avait caractérisé les élections législations du 28 avril 2019 pour se donner bonne conscience ». Elle relève que cette fois-ci, «la ruse a atteint le parti politique Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) ». Pour elle, «la course effrénée et forcenée des apatrides vers le 17 mai 2020 est aussi motivée par leur souci de légitimer leur parlement de sang ». Et pour garantir les résultats «qu’ils se sont fixés, c’est le chef de l’Etat lui-même qui a validé toutes les listes ».
Priorité au bien-être
Selon la Résistance nationale, ce contexte malsain est aggravé par la pandémie du coronavirus qui secoue l’humanité entière. La plupart des pays ont pris des mesures appropriées pour protéger leurs peuples. Tous les rassemblements ont été interdits, les lieux de cultes sont fermés ainsi que les écoles et les universités. Certains pays ont annulé les élections et «les pays qui se sont entêtés pour en organiser ont enregistré de très faibles taux de participation vidant ainsi les élections de leur sens ».
Dans ces conditions, les élections du 17 mai ne peuvent pas demeurer une priorité. Mieux, pour des raisons évidentes de déni de droits notamment civique et politique, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a demandé au gouvernement béninois de sursoir aux élections du 17 mai 2020. Mais, le gouvernement s’est entêté. Ce qui preuve à suffisance que le scrutin du 17 mai ne va pas participer à l’avancée de la démocratie. C’est pourquoi, la Résistance demande aux populations de choisir les bons grains des ivraies. Car, tout le peuple doit s’unir pour qu’en mars 2021, la démocratie puisse être rétablie.
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