Le taro, une plante ornementale et un excellent tubercule nutritif

Grande productrice d’araceae ou de tubercules comestibles avec le Nigéria en tête suivi du Ghana, l’Afrique regorge d’une multitude d’espèces parmi lesquelles figure le colocasia esculenta. le colocasia esculenta est appelé par défaut taro ou colocase mais se dénomme aussi : arouille violette, madère, songe dans d’autres pays. Apprécié pour sa nature moins difficile que d’autres plantes, le taro est souvent associé à d’autres cultures pérennes telles que le plantain, le palmier à huile, le cacaoyer, etc. Le colocasia esculenta pousse aussi bien dans les régions tropicales bien arrosées, en haute altitude que les milieux mal drainés et dans les bas-fonds tout en s’adaptant aux sols à haute salinité. La taille du taro pendant son développement peut atteindre jusqu’à deux mètres de hauteur avec des feuilles ornementales qui se confondent à une autre plante dénommé le macabo.

Les inflorescences du colocasia esculenta sous la forme d’un spadice cylindrique (épi de fleurs) avec un appendice acuminé et rose au-dessus viennent compléter la beauté de cette grande herbacée vicace. Ailleurs qu’en Afrique, le taro est plutôt connu comme une plante ornementale exotique qui orne les aménagements urbains. Les feuilles du colocasia esculenta sont grandes et larges, majestueuses d’un beau vert plus ou moins foncé avec de longs pétioles sortant d’un verticille tel des oreilles d’éléphants. Ces feuilles sont parfois violacées, peltées, à limbe cordiforme à la base qui peut atteindre une dimension de 70 cm sur 60 cm. Composition des feuilles et des tubercules

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Nutrition et thérapie

Son pouvoir nutritif est supérieur au riz même le riz complet ! Les tubercules du colocasia esculenta sont enrichis d’amidon, de calcium, de fer, de bêta carotène, de fibres mais sont pauvres en protéines et en lipides. Sa chair est charnue, rosée ou de couleur crème mais à texture sèche. La consommation du taro est intéressante pour assurer l’ossification, la dentition, et la qualité du sang chez les enfants et les femmes dû à la forte de teneur en fer. Les feuilles quant à elles se composent de vitamines A, B1, B2, C, et bien sûr de fer, calcium. Le taro est ainsi apprécié pour son apport en antioxydants, ses propriétés anti-inflammatoires, antimicrobiennes et ses vertus digestives.

Réduites en cendres, les feuilles de colocasia esculenta permettent de traiter les eczémas, les tiges de colocasia esculenta permettent de soigner piqûres, panaris, plaies chroniques ou profondes, mais l’extraction du liquide issu du tubercule épluché et réduit en pâte, aide au traitement de l’angine par instillation dans le pharynx (Nyakabwa et Gapusi, 1990 ; Agyare et al., 2009). Le colocasia esculenta fraîche et séchée écrasée et pilée, cuite avec du gingembre (zingiber officinale) aide à traiter la diarrhée (Mesfin et al., 2009). Le cataplasme des racines du taro contribue à traiter les patients en cas de morsure de serpent (Egharevba et Ikhatua, 2008)

Consommation du taro

Le tubercule du taro est un rhizome tubéreux de tailles variables sous la forme de corme. Son aspect est écailleux à cause de sa peau épaisse et il est amer même irritant à cause de la saponine et les cristaux d’oxalate de calcium. Une sensation qui va disparaître à la cuisson. Les tubercules du taro sont consommés à l’état frais, bouillis, grillés en chips ou frits et en forme de « fufu » (taro pilé comme l’igname pilé) à base des tubercules bouillis. Ailleurs, le taro peut servir de base de desserts. D’ailleurs la farine de taro est très bien commercialisée dans le monde. Les feuilles de taro avec les pétioles sont également consommées bien cuites comme des feuilles légumes.

Conservation difficile des tubercules de taro

Cependant bien que ce soit une plante très appréciée la consommation de ses tubercules sont affectés par de multiples facteurs tels que leur conservation difficile avec températures tropicales souvent élevées. Ce facteur accompagné de la respiration et transpiration entraîne souvent d’ailleurs des pertes physiologiques qui va se traduire par le flétrissement du tubercule, le bourgeonnement, le durcissement et la décoloration. Par ailleurs, divers agents pathogènes comme des bactéries ou champignons, rongeurs provoquent la pourriture et des dégâts de récoltes de cette denrée de mécaniques.

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Une réponse

  1. Avatar de bAba

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