Les effets de l’épidémie de la « COVID-19 » en Afrique (partie 2)

(lire la première partie ici) La crise de coronavirus a réveillé le génie africain, revivifie le patriotisme et réinvente la citoyenneté au service de la nation :

  1. Le Covid-Organics est un  remède contre le coronavirus Covid-19 découvert par les chercheurs malgaches. C’est un traitement à base d’une plante d’Artemisia qui pousse sur le sol malgache et produit par l’Institut Malgache des Recherches Appliquées (IMRA).
  2. La potion contre le coronavirus Covid-19 de Mgr Samuel Kleda, Archevêque de Douala, est un remède de tisane à base de racines et de feuilles des plantes médicinales africaines. Cette décoction soulageait les malades infectés au coronavirus et le Ministère camerounais de la Santé publique a proposé un accompagnement technique et scientifique, afin d’homologuer et de promouvoir ce médicament.
  3. Le médicament Ngul  be Tara (Force les ancêtres) contre le Covid-19 est un produit de l’équipe des chercheurs camerounais du Consortium RIRCO du Dr Peyou Ndi Samba Mbezele Marlyse.
  4. Deux  chercheurs sud-africains, Daniel Ndima et Dineo Lioma de la Société Cape Bio, ont inventé un test de dépistage (qCPR) ultra rapide qui détecte la présence du virus Covid-19 dans le sang en une heure près. Pour information, le qCPR est un test de dépistage novateur qui permet d’obtenir des résultats en 65 minutes.
  5. L’adaptation rapide des médicaments (StopCoronavirus, APIVIRINE, CD4) issus de la médecine traditionnelle pour guérir le Covid-19. Ce travail de titan fut l’œuvre des différents chercheurs : Dr Charles Hopson (Cameroun), Dr Valentin Agon et Dr Jérôme Fagla Medegan (Benin) dont les autorités des pays d’origine suivent leurs recherches avec une attention particulière.
  6. Les jeunes ingénieurs algériens de la Ville de Batna ont inventé un tunnel de désinfection intelligent pour aider les personnels soignants et les membres de la protection civile à se protéger du coronavirus. Les autorités algériennes soutiennent fortement l’installation des modules de désinfection à l’entrée des structures de santé et des casernes de pompiers.
  7. Le Collectif Covid-19 d’Ingénieurs marocains à Tanger a mis ses compétences et connaissances à la fabrication, production et distribution des masques médicaux pour participer à la lutte contre le coronavirus. Les autorités marocaines soutiennent cette initiative innovante et les industriels sont prêts pour une production de masse de leurs masques.
  8. L’Ingénieur rwandais Aphrodice Mutangana, Directeur Général de Klab et Inventeur d’une application Covid-19 multilingue sans connexion internet, développée avec le Ministère de la Santé et les Opérateurs téléphoniques, pour dépister les malades du Covid-19 et orienter leur pris en charge.
  9. Les étudiants sénégalais de l’ESP (Ecole Supérieure Polytechnique) ont créé un robot multilingue qui distribue leur invention de gel hydro alcoolique.
  10. Une riposte patriotique de 600 professionnels de la santé qui ont créé une industrie pharmaceutique « Teranga Pharma », en rachetant les installations et équipements de l’américain Pfizer en procédure de délocalisation au Maroc, pour relever la souveraineté du Sénégal en matière de production de médicaments.
  11. Une équipe d’ingénieurs et de médecins marocains, coordonnée par le Dr Mouhsine Lakhdissi, a inventé un masque intelligent de détection du Covid-19 (MIDAD) avec une application de Trackorona de prédiction et de diagnostic du virus. L’investisseur marocain a proposé de fiancer la production de ce masque.
  12. Les jeunes chercheurs togolais, coordonnés par Ousia Assiongbon, Directeur Exécutif d’EcoTecLab, ont mis au point un respirateur artificiel et des visières de protection pour lutter contre le coronavirus.
  13. Une équipe de chimistes et de biologistes du Département de chimie de la Faculté des Sciences Techniques (FaST) de l’Université de Kara (Togo) a entamé la production du savon liquide et du gel hydroalcoolique. Ces produits sont à distribuer à la communauté universitaire et à la population de Kara et de ses environs. A ce jour, des travaux sont  en cours pour l’élaboration d’une solution permettant de désinfecter les billets de banque.

Cette mobilisation citoyenne et active en lien avec la pandémie est à soutenir industriellement pour que l’élan de créativité et d’ingéniosités nationales trouve ses lettres de noblesse après la crise, sous le drapeau national, régional ou continental afin de se préparer aux défis d’un futur incertain. 

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IV. La délicate période d’après pandémie : une opportunité de transformation de l’Afrique

Jamais dans l’histoire moderne, le contexte n’a été aussi favorable à un changement brutal des « règles du jeu ». Il faut profiter et saisir cette formidable opportunité pandémique pour changer des rapports de soumission de l’Afrique au monde en partenariat stratégique d’influence géopolitique nécessaire et possible. Cet esprit de puissance nous paraît infiniment préférable à la diplomatie de mendicité pour relever tous les défis sécuritaire, socio-économique, industriel et politique. Il faudra éviter des erreurs stratégiques qui viennent par le fait que les Africains sont manipulés au moment de prendre des décisions de souveraineté. Le système politique dominant doit changer de logiciel d’absence totale d’anticipation sur les questions de souveraineté nécessitant la vision d’un Etat-stratège en lieu et place d’une dépendance dangereuse et chimérique de subordination idéologique dont l’élite africaine n’a pas su s’émanciper par défaut de pragmatisme et de courage, mais aussi peut-être en raison de dépendances intellectuelles et de conflits d’intérêts de corruption et d’exploitation des ressources naturelles.

L’épidémie de Covid-19 n’est pas seulement une catastrophe pour la santé publique et l’économie africaine fortement dépendante du secteur informel, elle met en défis la gouvernance et les interactions sociales qui produisent et aggravent une crise systémique. Outre la crise sanitaire et économique, il existe un autre danger, celui de la faim des pauvres et de la crise alimentaire (30% des populations affectées de malnutrition), une bombe sociale qui risque d’imploser les pays faibles provoquant ainsi les crises politique et sécuritaire. La capacité de résilience créera de nouvelles opportunités, tandis que la fragilité ouvrira des horizons dangereux. Le défi majeur pour les dirigeants africains est de gérer les bouleversements de la crise systémique tout en pensant à l’avenir : réduire les vulnérabilités aux chocs exogènes pour assurer le développement vivable. Cela exige la transparence de la gouvernance des ressources naturelles et le glissement vers la gouvernance inclusive pour renouveler le contrat social national. Il faudra penser la Santé et l’Economie en termes de sécurité nationale :  

  1. Créer une Agence de Sécurité Sanitaire rattachée directement au Conseil National de la Défense pour coordonner avec autorité une riposte aux épidémies et veiller à la sécurité sanitaire avec le contrôle des vaccins et médicaments
  2. Favoriser la création des PME nationales avec une politique d’accès prioritaires aux marchés publics pour faire émerger les capitaines d’industrie. Toute entreprise étrangère aura l’obligation de travailler avec une entreprise nationale comme on le fait en Chine 
  3. Soutenir et moderniser le secteur agricole avec un fonds de crédit à taux zéro  pour assurer la sécurité alimentaire 
  4. Faire de la médecine traditionnelle africaine un outil d’influence géopolitique avec des recherches fondamentales et des industries pharmacologiques. La mutualisation et la panafricanisation de l’énorme patrimoine culturel et traditionnel de pharmacopée africaine sont indispensables pour affirmer notre volonté de puissance dans les faits et ne pas être toujours assujetis aux logiques asymétriques.

Conclusion

L’Afrique est riche, pourquoi les Africains sont pauvres dans tous les domaines ? C’est à cause de l’endettement chronique et de la mauvaise gouvernance de ressources naturelles. Voilà les vrais systèmes à casser ! Nous ne sommes plus dans le temps des relations machiavéliques de l’auteur du Prince, la politique de l’apparence et l’expression du pouvoir seront mesurées par la capacité des réponses médicales et politiques au Covid-19. L’Etat doit tout faire pour que la méfiance de l’opinion publique ne se transforme pas en défiance populaire déstabilisatrice. Avec la fermeture des frontières, on a vu que l’espace qui compte est national. Cela remet à jour le patriotisme et le nationalisme qui étaient dissouts dans le mondialisme. Dans cette optique, l’avenir ne peut être perçu, par les dirigeants haut placés, que d’une façon géopolitique de protection des intérêts nationaux.

Tous les virus ont une variété saisonnière : le Covid-19 va terminer bientôt. Le pire virus qui menace l’Afrique est celui qui habite une élite soumise aux intérêts étrangers et qui rêve de les soumettre perpétuellement aux peuples. « La dépendance sanitaire reste un problème épineux et le coût des évacuations sanitaires des élites pose un cas d’injustice sociale et d’irrationalité économique, dans la mesure où nombre de ces services sont réalisables en Afrique à moindres frais » (Appel des intellectuels africains). Si cette crise pouvait nous inciter à prendre conscience de l’urgence vitale de construire un système sanitaire capable de soigner les populations y compris les élites qui meurent loin de leurs ancêtres sans pouvoir bénéficier de la magie de réincarnation.  Le Général Mac Arthur expliquait que « Les Batailles perdues se résument en deux mots : trop tard ». L’élite n’aura plus le temps de regretter demain les décisions d’aujourd’hui.

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Paris, le 29 avril 2020

Dr. Paul Kananura
Président de l’Institut Mandela

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