Le spécialiste de la Libye, Jalel Harchaoui a fait savoir que le pays donne l’occasion à la Russie de conduire une stratégie de « pinçage » contre l’Europe. Dans une interview accordée au magazine français Le Point, l’expert a donné son avis concernant la motivation de la Russie à s’ancrer en Lybie. Il a estimé que c’est une évidence dans le secteur de l’énergie. Jalel Harchoui a évoqué la déclaration explicite des sociétés russes à partir de 2008, avant la chute de l’ex-guide libyen Mouammar Kadhafi. « Si nous pouvions, nous achèterions tout le gaz et tout le pétrole. ». Pour le spécialiste, cela veut dire acheter pour avoir par la suite, la possibilité de contrôler. Il a rappelé le moment où, la société russe Rosneft a noué des partenariats avec la société nationale libyenne.
Une alternative auprès des fournisseurs de l’Afrique du nord
Il a pensé que cela a été fait parce que Moscou veut se présenter en tant qu’une alternative auprès des fournisseurs de l’Afrique du nord. Aussi ces accords lui permettront d’intervenir sur les flux d’énergie en direction de l’Europe. A en croire Jalel Harchaoui, cette approche de la Russie constitue un moyen de couvrir le flanc sud de l’Europe. Cela, « de la même manière qu’elle couvre aujourd’hui le flanc est en approvisionnant notamment l’Allemagne en hydrocarbures. C’est une stratégie qui se met en place lentement, mais les Russes bâtissent ce projet pour les quinze ou vingt prochaines années. Et l’idée n’est pas nouvelle » a-t-il ajouté.
Des enjeux commerciaux
Jalel Harchoui a évoqué les années 50 où les dirigeants de l’URSS se blâmaient de ne pas beaucoup s’intéresser au flanc du sud de l’Organisation du traité Atlantique nord (OTAN). Par ailleurs, après avoir pris le pouvoir en 2000, Vladimir Poutine avait toujours voulu affirmer la puissance russe en Méditerranée. Cependant, l’état déplorable de sa marine le lui empêchait. Et même s’il y est arrivé aujourd’hui, il y a également des enjeux commerciaux.
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