Rapatriements des sénégalais décédés à l’extérieur: action judiciaire et médiation

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L’Etat du Sénégal est à couteaux tirés avec sa diaspora depuis quelques semaines. Les autorités gouvernementales avaient opposé une fin de non-recevoir à la requête de rapatriement des sénégalais décédés à l’extérieur des suites de la pandémie. Amadou Ba, le Ministre des affaires Etrangères intervenant sur des ondes radiophoniques nationales, le 09 avril dernier, avait clairement déclaré qu’aucune dépouille de défunt mort du coronavirus ne serait rapatriée. Ce Mardi, un collectif saisissait à ce propos la Cour suprême sénégalaise. Le médiateur de la République rencontrera ainsi l’ONG HSF sur ce sujet demain.

Une lettre au président de la République et…

Il y a un mois environ, Boubacar Seye, président de l’ONG ‘’Horizons Sans Frontières’’(HSF), chiffrait le nombre de Sénégalais morts du Coronavirus à l’étranger à près d’une quarantaine avec la grande majorité se trouvant dans l’Hexagone. Pour L’ONG, tous ces corps seraient en attente de rapatriement mais le ministère sénégalais des Affaires étrangères s’étant opposé, aucune des dépouilles n’avaient été autorisées à revenir sur le territoire sénégalais. Le 29 avril,  le ‘’Collectif pour le Rapatriement’’, un collectif composé de sénégalais de la diaspora,  d’ONG et d’associations de la société civile, rassemblés pour faire valoir le droit des familles endeuillées à ce propos, envoyait au chef de l’Etat sénégalais, M. Macky Sall, une lettre.

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Une missive pour demander « la levée de l’interdiction du rapatriement des Sénégalais décédés à l’etranger » et le rétablissement de « la diaspora(…) dans un droit fondamental qui lui est aujourd’hui refusé ». Dans sa lettre, le collectif tout en soulignant le caractère « précipité et discriminatoire » de la  « décision » du ministère des Affaires Etrangères ;  avait énuméré un certain nombre d’arguments en faveur de leur requête. Pour le Collectif pour le rapatriement ; « l’inexistence de la moindre preuve scientifique pouvant établir l’éventualité d’une contagion entre une dépouille mortelle installée dans un cercueil hermétique et les vivants », ainsi que l’inexistence de « mesure en vigueur interdisant le rapatriement des corps dans les pays de résidence des émigrés », rendaient la « décision » du ministère des Affaires étrangères, « injuste » et « inconcevable ».

Une requête en référé liberté à la Cour Suprême

Ce 05 Mai, le Collectif décidait de porter sa cause devant la  Cour Suprême du pays, au motif que le gouvernement avait, par ses prérogatives administratives, violé une liberté fondamentale. Une requête en référé-liberté, faisant obligation au juge administratif à se prononcer dans les 48 heures sur la pertinence de la requête. « Compte tenu de l’extrême urgence, le Collectif pour le Rapatriement, (…) a décidé de soutenir une requête en référé-liberté devant la Cour Suprême. (…)La démarche auprès de la Cour Suprême vise l’obtention, le plus rapidement possible, de toutes mesures propres à sauvegarder la liberté fondamentale ainsi violée, à savoir le rapatriement des corps » aurait en substance déclaré dans un communiqué, le Collectif à la presse.

Sur les ondes de la RFM, on annonce qu’une rencontre est prévue demain entre l’ONG ‘’Horizons Sans Frontières’’(HSF) et le médiateur de la République Alioune Badara Cissé. Au Sénégal le nombre de décès dû au covid-19 se chiffre à 12 à la date du 06 mai.

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