Viviman, abrus precatorius : plante sucrée avec un chapelet de vertus

Le pois rouge, cascavelle, odjouéga en Yoruba, viviman en Fon ou Goun, graine ou herbe (de) diable, djèndjènkoudjèn en Mina, haricot paternoster, abrus precatorius Linn ou abrus à chapelet, est un arbuste ligneux à la base aux tiges grimpantes de la famille des fabaceae. C’est une liane grêle de 3-4 m, volubile, vivace et glabre avec des feuilles alternes, paripennées, de 7 à 10 paires de folioles oblongues. Ces feuilles vertes sont arrondies ou obtuses au sommet et à la base avec un goût très sucré qui est très prisé. Cet arbuste tropical, grand fixateur d’azote se retrouve essentiellement en Afrique le long des buissons, à Madagascar, en île Maurice, en île de la Réunion, à Hawaï, en Amérique du Sud et dans les Antilles. En effet, cet arbuste a une préférence pour des sols sableux, riches, suffisamment drainés et sur des surfaces ensoleillées avec peu d’ombre.

Composition et attributs thérapeutiques

L’analyse phytochimique de Lebri et al., 2015 des feuilles de l’abrus precatorius a montré une hétérogénéité des groupes chimiques suivant : alcaloïdes, tanins, flavones, coumarines, saponines, stérols, triterpènes et des composés réducteurs, responsables d’ailleurs des propriétés thérapeutiques attribuées à abrus precatorius. Ses racines contiennent du stérol et terpène. L’abrus precatorius aide à traiter la fièvre, la dysenterie, les troubles d’estomac, les coliques abdominales des nouveau-nés avec la plante fraîche (feuilles, tiges, racines ensemble sans les graines) ou séchée (Kirtikar et Basu, 1987). La décoction de ces feuilles contribue au traitement du diabète.

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Abrus precatorius est une plante classée parmi les plantes antitussives et un expectorant depuis des siècles (Gairola et al., 2010), ainsi il n’y rien d’étonnant à constater l’intérêt des populations comme à Madagascar et au Sénégal pour traiter la toux infantile, la toux, l’asthme et la bronchite (Kirtikar et Basu, 1987 ; Suralkar et Kasture, 2013). C’est également un anti-inflammatoire.

Abrus precatorius est un aliment galactogène ou galactagogue qui favorise, la production de lait maternel. Cette plante s’administre par voie orale avec un extrait de ses feuilles dilué avec du vin de palme (1 verre/jr) ou la cendre de la liane est utilisée en application locale après scarification au niveau de la poitrine (Ku Mbuta et al., 2012). Sinon, les feuilles sont utilisées dans une boisson pour le traitement des troubles gynéco-obstétriques. En cas d’asthénie (affaiblissement de l’organisme, fatigue physique, faible libido) il est recommandé la décoction avec de l’eau, ou la poudre de ses feuilles avec le miel (Adjanohoun et al., 1986). Tabuti et al. dans une publication en 2003 ont affirmé qu’en Ouganda la poudre des feuilles/racines du viviman ou la décoction est prise par voie orale pour traiter les cas d’éjaculation précoce.

Feuilles thérapeutiques mais attention ! les graines sont hautement toxiques

Abrus precatorius produit des fruits en forme de courtes gousses à aspect tomenteuse contenant 5-6 graines ovoïdes rouge vif avec une teinte bien noire à la base. Mais attention, ces graines à l’état cru contiennent de l’abrine (voisine de la ricine) toxique si elles sont ingérées. Une toxine végétale assez dangereuse pour qu’une seule graine soit probablement mortelle pour un enfant, il faut alors prêter une attention particulière aux enfants et les sensibiliser à ne pas les porter à la bouche. La manifestation de l’intoxication à ces graines apparaît sous plusieurs formes : crampes d’estomac, vomissements, malformations congénitales, stérilité, coma ou décès.

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Mais, l’abrine était utilisée pour traiter une infection oculaire bactérienne non spécifique et contagieuse causée par la chlamydia trachomatis : c’est le trachome. Souvent les graines de l’abrus precatorius sont évoquées pour leur toxicité mais c’est à tort car elles aussi ont des utilités au sein de différentes sociétés.

Déjà, il faut noter que les graines une fois bouillies sont consommées dans certaines régions du monde car la cuisson semble inactiver la propriétés de cette toxine. La toxicité des graines sert à faire de flèches empoisonnées. Ancestralement, les graines de l’abrus precatorius étaient exploitées par les peuples Ashantis comme outils l’équivalent des carats, pour peser l’or et par les réunionnais comme instrument de musique : le kayamb ou le « caïambe » qu’on remue des mains. Ailleurs, ces graines sont couramment utilisées pour confectionner des perles, des colliers et même des chapelets.

3 réponses

  1. Avatar de Matao
    Matao

    Comment peut ont utilisé les grains contre la sorcière

  2. Avatar de André Pitshi Ndalamba Kayombo
    André Pitshi Ndalamba Kayombo

    Merci pour m’avoir fait découvrir abrus precatorius et ses vertus thérapeutiques.

  3. Avatar de Love
    Love

    Comment enlever la graine du corps

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