A la suite d’une enquête sur le financement de la campagne du Front national (FN), rebaptisé depuis Rassemblement national (RN), pour les législatives de 2012, le tribunal correctionnel de Paris vient de condamner le parti à 18 750 euros d'amende pour « recel d'abus de biens sociaux ». En revanche, le tribunal a relaxé le parti d'extrême droite de la principale accusation dans le dossier, celle relative à la mise en place d’une politique d’escroquerie, de surfacturation des kits de campagne de ses candidats remboursés par l'Etat.
Sur son site, le parti « totalement relaxé des incriminations d'escroquerie au préjudice de l'Etat, » s’est félicité du fait que « le Tribunal a constaté que le Rassemblement national était innocent ». Néanmoins, le tribunal a condamné un proche de Marine Le Pen et un député européen pour une escroquerie aux prêts fictifs réalisée en marge de ce système.
Une décision reportée en raison du Covid-19
Le premier, Frédéric Chatillon, a été condamné à 2 ans et demi de prison dont dix mois ferme et 250 000 euros d'amende pour son rôle dans cette escroquerie et une longue série d'abus de biens sociaux au préjudice de son entreprise Riwal, estimé à 500 000 euros, par le tribunal. La deuxième personne, Jean-François Jalkh, le juriste du parti, est condamné à une peine de 2 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, et cinq ans d'inéligibilité.
Pour rappel, sept protagonistes parmi lesquels figurent les cadres du parti, et trois personnes morales, notamment le FN, avaient comparu en novembre pour des soupçons d'escroqueries autour du financement de campagnes électorales du Front national entre 2012 et 2015. Mais en raison de la pandémie du coronavirus, le délibéré avait été reporté.