La longue démarche de l’opposition ivoirienne dans le cadre de la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), chargée d’organiser les élections présidentielles d’octobre prochain a peut-être fini par payer. Mais il s’agit encore d’un véritable casse-tête pour le président Ouattara qui après le décès de son Premier ministre et la démission de son Vice-Président, devra encore penser à la réorganisation de la CEI, qui depuis sa mise en place est contestée par l’opposition et qualifiée de ‘’confligène’’. Ce mercredi, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) a rendu une décision concernant la plainte portée par le PDCI-RDA contre l’Etat ivoirien sur la réforme de la commission.
D’après l’arrêt, la CADHP a constaté que l’Etat ivoirien n’a totalement pas respecté les articles 17 de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance (la CADEG) et 3 du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et, par conséquent, a violé ces dispositions. Pour cela, la cour a ordonné à l’État défendeur de prendre les mesures nécessaires pour garantir que de nouvelles élections du Bureau fondées sur la nouvelle composition de l’organe électoral soient organisées aux niveaux locaux. Une décision qui selon la plateforme Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS), qui se réclame de l’ex-président Laurent Gbagbo, est une victoire pour l’opposition.
Une victoire pour l’opposition
« Aujourd’hui 15 juillet 2020, la CADHP vient à travers un arrêt de démontrer que nous avons eu raison depuis le début de réclamer une CEI consensuelle et impartiale qui puisse être le symbole de la confiance retrouvée entre les acteurs de la scène politique ivoirienne », a indiqué le président de la plateforme, Georges Armand Ouégnin. Il a également félicité et remercié toutes les forces vives de l’opposition ivoirienne pour le combat mené.
La grande question qui traverse l’esprit de tout homme actuellement est de savoir si le gouvernement, va encore bâcler la décision. En effet, le mercredi 29 avril dernier, à la suite d’une décision rendue par la cour qui avait donné raison à Guillaume Soro contre l’Etat, le gouvernement avait retiré sa déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
Atteinte à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire
« Elle fait suite aux graves et intolérables agissements que la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples s’est autorisée dans ses actions, et qui non seulement porte atteinte à la souveraineté de l’Etat de Côte d’Ivoire, à l’autorité et au fonctionnement de la justice, mais sont également de nature à entraîner une grave perturbation de l’ordre juridique interne des Etats et à saper les bases de l’Etat de droit, par l’instauration d’une véritable insécurité juridique, » avait indiqué l’Etat ivoirien dans communiqué.
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