Pour la première fois depuis des décennies, le poste de maire de Porto-Novo est tombé dans l’escarcelle d’un parti autre que le PRD. En effet, l’actuel édile de la ville capitale est issu de l’Union Progressiste. Charlemagne Yankoty qui doit sa victoire à la règle des 10% imposée par le Code électoral puisque les porto-noviens pour la plupart n’ont pas voté pour son parti, a laissé entendre récemment dans les colonnes du Journal Fraternité, qu’il avait hérité d’une mairie endettée.
« Je peux vous dire que Porto-Novo est une ville très endettée. On nous a souvent fait croire que les dettes ont été payées alors que ce n’est pas le cas. Quand on paie une dette, c’est qu’elle disparaît. Mais l’option retenue par l’ancienne équipe dirigeante, c’est la titrisation » informe-t-il. Cette option n’est qu’une reconduction onéreuse de la dette, de son point de vue. « En voulant titriser des dettes on fait appel à un intermédiaire qui va demander des commissions. Donc ce qu’on était incapable d’honorer aisément, on le met à la charge de quelqu’un d’autre qui tire profit de la situation. Malheureusement pour le cas de Porto-Novo, des engagements qui ne pouvaient être respectés ont été pris » a-t-il déploré.
» On va devoir payer des dettes au cours de notre mandat «
Le nouveau conseil communal fera ce qu’il peut pour éponger ces dettes mais faudrait pas lui demander l’impossible, prévient Charlemagne Yankoty. « Pour notre mandat qui est de 6 ans, lorsqu’on fait un petit calcul, nous ne sommes pas capables de payer un milliard par an. Ça veut dire qu’on va devoir payer des dettes au cours de notre mandat, ce qui hypothèque déjà les ambitions de développement. Mais nous allons prendre le taureau par les cornes et avancer malgré tout. Si le conseil municipal se rend compte qu’il ne peut pas tenir cet engagement, il va devoir le réviser » a t-il déclaré.
Il faut dire que la dette de Porto-Novo s’élève à plus de 6 milliards de francs CFA. C’est du moins ce qu’a déclaré l’édile de la ville capitale. Les commissions qui découlent des titrisations s’élèvent déjà au-delà du milliard, a t-il ajouté par ailleurs.
Laisser un commentaire