Nouvelle crise au FPI, le PDCI souhaite le retour de Gbagbo

Ph: ISSOUF SANOGO / AFP (archives)

La crise politique interne qui secoue le Front populaire ivoirien  (FPI) depuis des années n’est visiblement pas proche de trouver un règlement. A 4 mois environ des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, le parti fondé par Laurent Gbagbo tangue encore. A l’heure normalement où les querelles internes devraient déjà être tues afin de mettre le paquet sur les élections à venir, le parti semble encore plonger dans une nouvelle crise. Effet, cette dernière semble émaner de la signature d’un accord-cadre de collaboration entre le PDCI-RDA de Henri Konan Bédié et le FPI branche Gbagbo, sans toutefois impliquer la branche de Pascal Affi N’guessan qui s’estime légale.

Résultat de cette action, le député de Bongouanou et ses partisans ont décidé de mettre fin à leur participation aux négociations devant conduire à la réunification du parti. Une situation qui remet à l’eau tous les espoirs d’une union retrouvée. Interrogé lundi sur la situation, le professeur Hubert Oulaye, a affirmé que la branche Gbagbo n’en a pour rien. « Nous n’en savons rien ! Le ‘’DJ’’ dans cette affaire, c’est Affi. Ce n’est pas nous ! Après toutes ces années de jouissance infructueuse de la légalité, à travers mille actes posés sans opposition interne, c’est lui qui est allé à Bruxelles pour soi-disant rendre le FPI à son Fondateur », a répondu l’ex-ministre de la fonction publique au micro de La Voie Originale.

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« Nous attendons la fin du disque que le ‘’DJ Affi’’ a décidé de jouer et la suite de ce qu’il décidera ! Nous sommes à la table de discussions et nous attendons la fin de sa danse », a ironisé le professeur de droit, avant de préciser : « Mais qu’Affi sache que nous nous lèverons bientôt, car l’heure est à la préparation des élections ».

 »Une capitulation ou une reddition du FPI »

Des paroles qui ont mal sonné dans les oreilles des légalistes, qui n’ont pas tardé avant d’apporter la réplique. « Votre vision étriquée de l’unité qui laisse penser à une capitulation ou une reddition du FPI avec le dépôt entre vos mains, sinon à vos pieds, du logo et des différents attributs du parti est une vue de l’esprit », a objecté Issiaka Sangaré, secrétaire général de la tendance Affi N’guessan du FPI.

 « Oui, Monsieur, il nous paraît évident que la nouvelle direction doit fusionner votre organigramme et celui du Parti. Non, Monsieur, aucune unité du parti ne saurait dénier au Président statutaire du FPI une position de premier ordre dans la conduite des activités du parti », a riposté Issiaka Sangaré avant de poursuivre : « C’est le lieu de le rappeler, le Président Pascal Affi N’Guessan, s’il accepte de se désister au profit du Président Laurent Gbagbo, ne le fera pas sans condition ».

« Nous voulons qu’il revienne en paix et dans la paix »

Sur le silence du Laurent Gbagbo de participer aux élections,  à cause des charges qui pèsent encore contre lui à la CPI et en Côte d’Ivoire, l’ex-premier ministre, N’guessan est pour l’heure candidat du FPI à la présidentielle et a annoncé ne désister qu’au seul profit du fondateur du parti. Toutefois, vu le temps qui reste et les circonstances actuelles, la probabilité est très faible que le président Gbagbo rentre au pays et prenne part aux élections.

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Mais pour le PDCI, rien ne devrait faire obstacle au retour de Laurent Gbagbo dans son pays. Lors d’une émission télé, Jean-Louis Billon a donné le point de vue du PDCI sur la question. « Nous espérons qu’il revienne. Nous souhaitons qu’il revienne. Nous voulons qu’il revienne en paix et dans la paix. Aussi bien pour le président Gbagbo que pour Charles Blé Goudé et tous ceux qui sont exil. Je ne pense pas qu’on soit hors de son pays de gaieté de cœur. On doit être libre de ses mouvements », a indiqué le cadre du parti.

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