Le gouvernement français a suspendu sa participation à l’opération Sea Guardian, réalisée par l’organisation du traité atlantique nord (Otan) sur fond de vives tensions avec la Turquie. L’information a été donnée par le ministère français des Armées, ce mercredi 1er juillet 2020. Selon ce dernier, la France a choisi de se retirer de manière temporaire de l’opération de sécurité maritime de l’OTAN en Méditerranée, jusqu’à ce qu’elle obtienne les réponses aux « demandes » concernant ses désaccords avec la Turquie. Au cours d’un point de presse téléphonique, le ministère a expliqué que dans l’attente d’obtenir satisfaction, la France a « décidé de retirer temporairement ses moyens de l’opération Sea Guardian ».
L’incident avec une frégate française
La suspension avait été dévoilée au cours de la matinée, par Ismaïl Hakki Musa, ambassadeur de Turquie en France, qui avait expliqué la situation, par les conclusions de l’enquête réalisée par l’OTAN sur un incident avec la frégate française Courbet et des bâtiments turcs. Selon lui, cet incident ne confirme par les accusations lancées par la France contre la Turquie. Au cours de la même journée, un média français avait ajouté que l’Hexagone avait voulu exprimer ainsi son désaccord vis-à-vis de l’Alliance atlantique, qui n’est pas assez sévère avec la Turquie.
« Les violations répétées de l’embargo par la Turquie »
« Il ne nous parait pas sain de maintenir des moyens dans une opération censée, parmi ses différentes tâches, contrôler l’embargo [en Libye] avec des alliés qui ne le respectent pas » a indiqué le ministère français des Armées, ciblant de manière explicite Ankara. Bien au-delà de l’incident avec la Turquie, le ministère a ajouté que « le fond de l’affaire, ce sont les violations répétées de l’embargo par la Turquie et un historique de falsifications et de trafics qui est extrêmement préoccupant ». Par ailleurs, avant de revenir dans l’opération Sea Guardian, la France a notamment exigé que « les alliés réaffirment solennellement leur attachement et leur engagement au respect de l’embargo ».
La France a aussi réclamé un mécanisme de déconfliction plus précis dans l’Alliance Atlantique. Autrement dit, une meilleure coordination entre les différents commandements, et une meilleure coopération entre la mission européenne Irini, qui surveille le respect de l’embargo et l’Otan.
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