En Chine, le problème des Ouïghours, reste entier. Selon les observateurs, environ huit cent mille à deux millions d’Ouïghours et d’autres musulmans, y compris des Kazakhs et des Ouzbeks, sont détenus dans des camps en Chine depuis avril 2017. Et en dehors des camps, ce serait onze millions d’Ouïghours vivant au Xinjiang qui continueraient de souffrir d’une répression de plusieurs décennies par les autorités chinoises à en croire les médias occidentaux. Mais pour la Chine, il n’était nullement question de violation de droits de l’homme ; et Pékin recadrait quiconque tentait d’insinuer autre chose.
« Des propos mensongers »
Pendant longtemps, la Chine a refusé d’admettre que ces camps de concentration existaient. Mais comme plusieurs informations ont surgi en parlant de la surveillance extraordinaire dont les Ouïghours faisaient l’objet, la Chine avait finalement été forcée d’admettre que les centres de détention existaient. Cependant pour Pékin, il était important de préciser qu’il ne s’agissait pas de « camps de détention », mais de «centres de formation professionnelle ». En 2019, cependant, les ambassadeurs de l’ONU de 22 États, dans une rare manifestation d’unité, avait envoyé une motion aux autorités chinoises, appelant Pékin à autoriser la liberté de mouvement pour les minorités musulmanes.
Ce dimanche encore, le ministre anglais des Affaires étrangères, Dominic Raab, accusait la Chine de violations « graves et flagrantes des droits de l’homme » contre sa minorité musulmane ouïghoure, évoquant des camps de rééducation de masse. Pour Raab, les relations entre le Royaume Uni et la Chine, avaient beau être importantes à maintenir au beau fixe ; Londres ne pouvait rester les bras croisés pendant que des tels abus avaient lieu. Et Chef de la diplomatie anglaise avait fait miroiter le spectre d’une possible annulation du traité d’extradition entre les deux Etats.
Une menace prise très au sérieux par la Chine, puisque ce lundi, Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, répliquait que les propos de Mr Raab étaient, « des propos mensongers », dénués de tout fondement factuel. En l’occurrence le diplomate chinois avait déclaré que Pékin ne saurait trop conseiller au Royaume Uni de ne pas s’engager dans une voie injustifiée. Car pour Wenbin, le problème Ouighours aurait avant tout rapport avec la lutte contre la « violence, le terrorisme et le séparatisme ».
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