Sans vouloir flatter l’égo du chef de l’Etat actuel, la prochaine restitution des œuvres d’art pillées par la France en pleine période coloniale est quand même une victoire pour lui. C’est lui qui a eu l’audace et le courage de réclamer ces trésors culturels à la France en 2016, alors que le président Hollande était encore au pouvoir. L’ex chef d’Etat n’a pas fait bouger les choses. Il a fallu attendre l’arrivée d’Emmanuel Macron en 2017 et la promesse de Ouagadougou vers la fin de l’année e la même année, pour que finalement en juillet 2020, le conseil des ministres français acte à travers un projet de loi sur le retour de ces œuvres d’art au Bénin.
Marie-Cécile Zinsou, la présidente de la Fondation Zinsou, une structure béninoise consacrée à l’art contemporain se réjouit déjà du retour de ces trésors culturels. « Aujourd’hui l’idée c’est que les portes du palais royal et le trône du dernier roi qui est le dernier grand grand roi résistant à la colonisation, vont pouvoir retrouver leur espace d’origine et surtout vont pouvoir être montrés » a-t-elle déclaré sur France 24 ce matin. Elle précise que le combat n’est pas pour les trônes et les sceptres. « On se bat pour notre mémoire et notre histoire ».
« Aujourd’hui on va pouvoir avoir un nouvel accès à l’histoire »
Toutes ces œuvres sont des supports de notre histoire, explique la présidente de la Fondation Zinsou qui rappelle que notre histoire a été quand même beaucoup transformée par le récit de la colonisation et par les événements du XXe siècle. « Aujourd’hui on va pouvoir avoir un nouvel accès à l’histoire » se réjouit Marie Cécile Zinsou qui n’a pas voulu faire une polémique sur le nombre d’objets en passe d’être restitués.
« C’est 26 objets certes mais on ne va pas se concentrer sur le nombre. On va se concentrer sur la symbolique de cet acte. C’est aussi une nouvelle relation avec la France , c’est aussi une nouvelle façon de regarder notre histoire commune, de se regarder les yeux dans les yeux » apprécie la patronne de la Fondation Zinsou. Elle conclura en indiquant qu’il ne s’agit pas seulement des objets qui reviennent mais « c’est toute une mémoire , une histoire et une nouvelle relation avec l’ancienne puissance coloniale ».
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