Ce proverbe nous vient de la Tanzanie où cohabitent un peuple multiculturel dominé par les cultures Swahili et Masaï. À chaque société, ses croyances culturelles et pour les Masaï, le taureau comme d’autres animaux fait partie de la culture. Pour les jeunes Masaï, accomplir l’épreuve de terrassement du taureau à mains nues démontre leur habileté à la chasse et à se défendre.
Cela ne se passe pas sans blessures ou autres conséquences pas faciles mais ils deviennent graduellement ainsi des guerriers. Rappelons que dès l’enfance, les sociétés africaines apprennent à leurs héritiers à se défendre, à se nourrir, à maîtriser leur spiritualité et bien d’autres éléments de la vie. Aussi les proverbes africains sont issus d’un réel art oratoire qui font des parallèles avec des phénomènes naturels entre les humains, les animaux et l’environnement pour soigner différents maux. Le terme de taureau représente ici une personne de toute société.
Les cicatrices sont par contre le résultat des épreuves ou des défis relevés, des traces. Sans ces traces, il est difficile d’apercevoir physiquement le courage de cet individu ayant traversé ces épreuves. Comme un jeune garçon circoncis qui devient dès lors un homme, la cicatrice du prépuce retiré se trouve pour toujours sur le gland. Une cicatrice n’est seulement la cicatrisation physique d’une blessure, elle peut être le développement d’une aptitude (compétences) ou le renforcement d’un trait de caractère.
La signification véritable de ce proverbe est de mentionner aux héritiers et à ceux qui l’entendent qu’il ne faut jamais se décourager de porter des cicatrices des combats menés pour relever des défis de la vie. Bien au contraire il faut reconnaître la force de cette personne à travers ces traces indélébiles du courage démontré. On peut constater que les anciens avaient très tôt saisi l’importance de rappeler à une personne éprouvée le sens de la persévérance et la force de son mental pour relever d’autres défis.
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