Dans le but d’assainir les finances des formations sanitaires publiques, le gouvernement du Bénin a diligenté des missions d’investigations de différents corps de contrôle dans les hôpitaux publics. Après l’analyse des rapports desdites missions, le gouvernement a constaté des cas multiples de manquements graves à la déontologie administrative et à l’orthodoxie financière, dans le fonctionnement de la plupart des structures concernées. Lors de son conseil des ministres de ce mercredi 23 septembre 2020, il a décidé de mettre en œuvre les recommandations issues des missions d’investigation.
Ainsi, les ministres chargés d’assurer le suivi du dossier, sont instruits à l’effet de prendre les dispositions idoines pour le «renforcement des «dispositifs de contrôle interne et de protection des actifs liquides », «l’interdiction des pratiques de préfinancement des dépenses par des ponctions directes sur les recettes » et «le recouvrement des fonds détournés et des fonds liés aux dépenses déclarées inéligibles ». Dans sa détermination à instaurer une gestion rigoureuse des deniers publics, à lutter contre l’impunité, et en vue de combattre durablement les mauvaises pratiques préjudiciables à l’amélioration de l’offre de soins aux populations, le Conseil a également autorisé «l’application des sanctions disciplinaires les plus fermes contre les agents mis en cause, indépendamment des poursuites judiciaires qui seront engagées à leur encontre ».
Des pratiques peu orthodoxes
En effet, les investigations effectuées ont constaté «des cas de désobéissance avérée à la hiérarchie, d’exécution et de paiement de plusieurs commandes irrégulières, avec l’utilisation de fausses pièces justificatives ; de création d’entreprises fictives et /ou d’usurpation de titre de directeur d’entreprise ». De même, elles ont relevé dans les formations sanitaires publiques, «la vente illicite de médicaments, l’abus de biens publics, la mauvaise gestion caractérisée et le rançonnement ». Les investigations ont aussi découvert que des agents de la catégorie des aides-soignants et certains paramédicaux accomplissent des actes ne relevant pas de leurs compétences. Ces faits incriminés, en raison de leur extrême gravité sont, «passibles de révocation ou de rupture du contrat de travail » au plan administratif.
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