L’Etat belge est poursuivi par cinq femmes métisses belgo-congolaises, pour crimes contre l’humanité. En effet, pendant qu’elles étaient encore en bas-âge (entre 2 et 4 ans), elles avaient été enlevées à leurs familles par les autorités coloniales du Congo-belge, actuel République Démocratique du Congo (RDC). Monique Bitu Bingi, une des plaignantes a confié au média français RFI, la manière dont elle a été séparée de sa famille.
« Je ne voyais plus mes parents »
Monique Bitu Bingi âgée de 71 ans se rappelle encore de tout ce qui s’était passé, il y a plus de 60 ans. Selon ses dires, ses oncles, tantes et sa mère ont été par les autorités qu’elle accuse de la conduire à la mission catholique. « Nous avons marché pendant trois jours, puis le camion d’un agent territorial nous a conduit à Katende. Arrivés là, je me suis retrouvée dans la foule d’un grand mariage, et je ne voyais plus mes parents. J’ai pleuré tout l’après-midi. Une des fillettes du couvent, qui avait huit ans, m’a portée pour me mettre au lit. Le lendemain, j’étais avec les autres filles. Les plus grandes, entre 8 et 11 ans, s’occupaient des plus petites. Nous n’avions pas de chaussures et la porte de notre dortoir donnait sur une morgue. » a-t-elle ajouté.
Elles étaient qualifiées de « mulâtres »
La plaignante a également raconté les sévices qu’elle et les autres filles ont subies après avoir été arrachées aux mains de leurs parents. Elles n’étaient en effet pas respectées, puisqu’on les qualifiait de « mulâtres », tout en soulignant qu’elles étaient le fruit d’un péché. Monique Bitu Bingi a également dit avoir été abandonnée par les Belges quand ceux-ci avaient été ciblés et abattus par les Congolais. Aussi, lorsque les envoyés des Nations Unies venaient dans le pays, ils prenaient juste les blancs. Par contre, elles étaient abandonnées et livrées à elles-mêmes, contraintes de se nourrir notamment des chenilles pour survivre.
La septuagénaire dit ne pas porter plainte pour seulement obtenir de l’argent, mais pour que l’Etat belge reconnaisse les crimes perpétrés à l’encontre des métis du Congo-Belge.
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