Il y a quelques jours, le Mali connaissait un bouleversement politique inattendu. Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir depuis plus d’une demi-douzaine d’années, démissionnait de sa fonction présidentielle et laissait la destinée du Mali entre les mains des militaires. Depuis, la communauté africaine et notamment ouest-africaine, ne ménageait aucun efforts et aucunes pressions pour « un rétablissement rapide de toutes les institutions démocratiques ». Pour Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Cédéao, c’était un « devoir » envers le Mali.
La CEDEAO serre la vis…
Cela avait été tout de suite évident pour tous les observateurs en Afrique, les récents évènements au Mali étaient inquiétants à plus d’un titre, mais surtout au regard de la lutte acharnée que livrait la région contre la menace terroriste djihadiste. La guerre djihadiste, qui s’était propagée du territoire malien à certaines parties du Burkina Faso et du Niger, laissaient clairement entendre que l’évolution de la situation à Bamako aurait inéluctablement des ramifications sur la sécurité au Sahel et au-delà.
Ce problème, les pays limitrophes du Mali d’abord, et la communauté ouest-africaine ensuite, en avaient pris la mesure. La communauté ouest-africaine très vite s’était conduite par délégation interposée au chevet du voisin alité. Et en même temps qu’elle avait réclamé au Colonel Assimi Goïta, porte-parole de la junte au pouvoir, un transfert immédiat des rennes du pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par des civils ; elle avait également mis sur pied un ensemble de sanctions et de mesures de coercitives.
Une levée « progressive » des sanctions…
Et pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui tenait ce lundi 07 Septembre un sommet à Niamey au Niger ; la levée des mesures était intimement corrélée à la bonne volonté des putschistes. Selon le président nigérien, Mahamadou Issoufou, hôte du sommet et également président en exercice de la Cédéao, l’isolement économique et financier acté depuis le coup de force, n’étaient nullement contre le Mali ou encore contre « le peuple malien ». Mais les hommes au Colonel Goïta, se devaient-ils de comprendre, avait ajouté le président Issifou ; que seul le respect strict de la feuille de route de sortie de crise pouvait amener à une levée des sanctions. Une levée « progressive ».
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