Au Bénin, force est de constater la faible représentation des femmes à des postes politiques importants tels que l’Assemblée nationale, les conseils communaux et municipaux et postes ministériels. Pourtant, avec la discrimination positive faite dans la charte des partis politiques et le code électoral, tout le monde a espéré voir assez de femmes élues lors des dernières élections communales et municipales du 17 mai 2020. Ce qui n’a pas été le cas. Invité sous l’émission ‘’Arbre à Palabre’’ du quotidien L’Evènement Précis, le député de la 16è circonscription électorale Patrice Nobimè estime que c’est un long cheminement et qu’il faut avoir un temps d’apprentissage.
Le député salue la discrimination positive opérée par le législateur au niveau de la charte des partis politiques et du code électoral. Il reconnaît que malgré cet effort, le taux de représentation des femmes reste en dessous des espérances. Mais, selon lui, «il ne s’agit pas de céder la place aux femmes mais de les avoir à nos côtés et avec nous. Et, ça, le politique béninois est prêt ». Patrice Nobimè estime que «les femmes viennent d’arriver sur le marché ». Il explique que les hommes pendant longtemps ont défrisé le champ et «il ne serait pas judicieux qu’elles viennent et qu’en même temps, on les place devant ». «Le mieux, est qu’elle reste derrière les hommes expérimentés, apprendre pour mieux prendre le devant demain », soutient-il. Toutefois, il fait remarquer qu’au niveau de son parti politique Union progressiste, les femmes sont bien positionnées surtout dans la 16ème circonscription.
Le mal, c’est la femme
Pour l’élu, l’autre chose qu’il ne faut pas oublier est que, aller à une élection «c’est comme aller à la guerre ». Et, «toute guerre mérite une stratégie de combat et pour aller au combat, vous n’allez pas quand même envoyer des extro pieds, des soldats mal en point physiquement ou moralement ». Le député estime qu’il faut envoyer aux élections des hommes et des femmes aptes et prêts pour le combat et cela se passe dans les positionnements.
Et donc, les femmes ont commencé par s’intéresser à la chose politique, le terrain est déblayé pour elle mais c’est progressivement qu’elles vont atteindre le sommet. Un autre obstacle à l’émergence des femmes, est la femme. Patrice Nobimè souligne que «la femme est le bourreau de la femme ». Car, «le mal est que lorsque les femmes voient le nom d’une femme sur une liste, c’est en ce moment qu’elles refusent de voter pour cette liste ». Alors, il estime que la femme constitue aussi une entrave pour l’émergence politique de la femme.
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