L’art oratoire des proverbes en Afrique est issu d’une grande variété de jeux de mots, de synonymes, d’antonymes, d’homonymes et de parallèles avec des phénomènes naturels parmi les humains, les animaux, l’environnement et la biologie. Tout est exploité pour transmettre l’information telle qu’elle doit l’être grâce aux éléments représentés.
Dans ce proverbe béninois, l’expression parle d’abord d’un individu déjà mordu par un serpent. Le serpent est ce reptile presque sournois qui peut transmettre un venin dangereux lors de la morsure même s’il ne s’agit pas de tous les serpents. Mais cette morsure sans venin est déjà plus ou moins douloureuse et s’accompagne de petites lésions vives et rouges.
Si l’on compare le serpent au ver de terre on s’accordera tous à affirmer que la morsure du ver semble bien moins dangereux. En revanche, le petit invertébré se déplaçant comme le serpent quand bien même sa vitesse est plus faible, une personne au souvenir précédent de la morsure d’un reptile évitera une nouvelle morsure en s’enfuyant rapidement.
La véritable signification de ce proverbe est de montrer aux héritiers ou l’interpellé comme ceux qui l’entendent, que les expériences passées doivent servir de leçons ou de points de repère lorsqu’on vit une situation similaire. Alors si l’expérience fut douloureuse, les sages recommandent ici d’éviter toute autre situation rapprochée de cette dernière même si son degré de danger est relativement plus bas.