Au fur et à mesure que l’élection présidentielle de 2021 au Bénin s’approche, les choses semblent se préciser au niveau du professeur Joël Aïvo. Il se présente dans la posture d’un vrai opposant du régime en place qui propose une offre d’alternance. Ses propos au cours de son dialogue itinérant à travers le pays en témoignent. Il s’est prend vertement aux réformes du président Patrice Talon. Pour le constitutionnaliste, quand on parle de réforme, «ça veut dire avancée ».
«Mais quelle est la réforme qui n’amène que l’injustice ? C’est quelle réforme qui consomme du sang humain ? Quelle est la réforme qui réclame des morts ? Au nom de quelle réforme, la réputation d’un pays peut complètement tombée ? Au nom de quelle réforme, le respect que le Bénin avait il y a quatre ans, tout ce respect il ne l’a plu ? », s’interroge le professeur avant de répondre «ce n’est plus une réforme ». Selon Joël Aïvo, les réformes sous Talon n’ont pas donné les résultats que le pays attend mais peut-être des résultats que leurs initiateurs attendent. Il soutient que la réforme du système partisan, la réforme du code électoral, la révision de la constitution, même la réforme conduisant à l’adoption du code du numérique, la réforme sur l’indépendance de la justice et en général les réformes politiques qui ont été pensées depuis 2016 particulièrement à partir de 2017, «n’ont apporté que malheurs, douleurs, pleurs, tristesses et morts à notre pays ».
Des excuses au peuple
C’est pour cela que Joël Aïvo dit que «tous ceux qui ont conçu la réforme du système partisan, tous ceux qui, intellectuels comme politiques qui ont pensé la réforme du code électoral, tous ceux qui ont initié la révision de la constitution, ils doivent des excuses publiques aux Béninois ». Car, «les réformes qu’ils ont faites, ces réformes n’ont conduit qu’à des situations dramatiques ». Il estime qu’il n’exagère en rien. «C’est devant vous que nous avons perdu beaucoup de nos compatriotes et d’ailleurs certains ne sont pas encore enterrés à Cadjêhoun, à Kilibo, à Tchaourou, à Savè, à Kandi, un peu partout que nos compatriotes sont parce qu’on appliquait les réformes dont je vous parle », rappelle-t-il.
Comment retrouvé la gloire?
Le professeur Joël Aïvo trouve qu’à un moment, «il faut s’arrêter et être honnête avec son pays, être honnête avec son gouvernement ». Mieux, «il faut le dire au président de la République, ses réformes ont été un échec ». Et «nous sont encore dans les conséquences de ces réformes ». Car, «nous réfléchissons tous à comment nous allons faire pour que les élections qui arrivent soient une fête, comment nous allons faire pour que le pays retrouve son intimité, sa gloire ». Il rappelle que quand le Bénin organise des élections, le monde entier l’observe et à la fin, les gens l’applaudissent parce que «nous faisons quelque chose de magique ». Mieux, le Bénin organise des élections, les gens qui ne se parlent pas s’affrontent. Quelqu’un gagne et il prend le pouvoir. Il entre au palais et l’autre sort. «Voilà ce que nous avons été capables de faire en plus de 30 ans », montre le potentiel candidat à la présidentielle de 2021, Joël Aïvo.
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