Invité sur Canal 3 Bénin ce vendredi 9 octobre 2020, le secrétaire général la Confédération des organisations syndicales indépendantes (COSI-Bénin), Noël Chadaré est revenu sur la rencontre d’hier jeudi entre les six centrales syndicales et le président Patrice Talon. Il a rappelé que depuis l’annonce de la décision d’attribuer 30 heures de cours aux pré-insérés dans la fonction enseignante, les syndicalistes ont haussé le ton. «Nous n’étions pas d’accord avec ça tout simplement parce que cela mettait à mal le système éducatif », a expliqué Noël Chadaré.
Selon lui, le chef de l’Etat a toujours dit qu’il veut un système éducatif de qualité et il travaille à le faire. Donc, «on a trouvé paradoxal qu’on prenne une telle décision parce que pour nous ce qui est important c’est qu’il y ait une offre éducative de qualité ». Pour une offre éducative de qualité, on ne peut pas donner 30 heures aux aspirants. C’est un peu trop et ça pourrait être contreproductif. Il a relevé que les six centrales syndicales qui travaillent en synergie ont souhaité rencontrer le chef de l’Etat parce que «c’était l’ultime recours ».
Car, «au niveau des négociations centrales syndicales-gouvernement, on était dans l’impasse ». Il a fait entendre qu’à cette rencontre, ils (les représentants des centrales) ont constaté c’est que le chef de l’Etat est vraiment resté à l’écoute. Au début, Patrice Talon a expliqué les motivations, tout ce qui a fait qu’ils en sont venus à la prise de cette décision.
Eviter l’augmentation du taux de chômage
Pour leur part, les représentants des centrales syndicales ont montré que c’était une décision qui risquait de foutre en l’air le système éducatif. Les efforts sont faits et il ne faut pas qu’une décision malencontreuse comme celle-là vienne foutre en l’air le système. Ils ont rassuré le chef de l’Etat de l’existence des possibilités de faire autrement. Mieux, ils ont relevé que les calculs et tout ce qu’on a avancé pour dire qu’il faut faire 30 heures n’étaient pas forcément vrais.
Plus encore, les syndicalistes ont soulevé des inquiétudes comme le coût social lourd qu’il y avait à payer avec cette décision. Selon Noël Chadaré, «il y a des collèges pré-insérés (ce qu’on a appelé abusivement des aspirants) qui ont travaillé l’année dernière à qui on a déjà remis des emplois du temps ». Et puis, la décision du ministre est tombée et on le leur a retiré pour les mettre au chômage. Le chef de l’Etat a compris et a été ferme. Il a pris l’engagement ferme pour dire qu’aucun aspirant dans la base de données et qui a été déployé sur le terrain l’année dernière ne restera laisser sur le carreau.
Vers la diminution des 30 heures
Les syndicalistes ont aussi apprécié le fait que le chef de l’Etat ait dit qu’il n’y a pas de fétichisme des 30 heures. Patrice Talon a donné des instructions à ses ministres de revoir les choses si les calculs sont erronés et s’il y a des possibilités de faire autrement. Les ministres ont été instruits de travailler avec les centrales pour des propositions concrètes. Pour Noël Chadaré le déficit d’enseignants ne doit pas être compensé par la surcharge de la masse horaire. Il faut aller chercher d’autres aspirants qui sont dans la base de données.
Le syndicaliste a expliqué qu’«il faut aller vite, parce que l’école tourne au ralenti ». De plus, les enfants déambulent dans les cours des établissements parce que la plupart des enseignants sont des aspirants. Et déjà, il y a deux semaines de perdues. Concernant la bivalence proposée aux aspirants, le syndicaliste estime que cela ne sera pas systématique. Pour lui, cette bivalence sera effective dans des cas exceptionnels avec des aspirants compétents dans les deux matières concernées.
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