Présidentielle en Tanzanie : Des lois drones pour museler l’opposition

Les Tanzaniens sont appelés aux urnes le 28 octobre prochain, pour élire leur président et leurs députés. John Magufuli, actuel président, est candidat à un second mandat. Lors du scrutin du 28 novembre, John Magufuli aura face à lui 14 candidats de l’opposition. Parmi eux, Tundu Lissu, son principal adversaire, candidat du parti Chadema. Mais, il est accusé d’avoir instauré, depuis son accession au pouvoir en 2015, des lois pour empêcher toute forme de dissidence et l’expression de l’opposition.

Selon RFI,  depuis le début de la campagne électorale fin août, l’opposant et principal rival de John Magufuli, Tundu Lissu a réussi à rassembler de nombreux partisans à ses meetings. Mais, contre toute attente, au début de ce mois d’octobre, la commission électorale a suspendu sa campagne pendant une semaine pour « propos séditieux » et d’«accusations infondées » violant les lois électorales. C’est un fait qui vient rappeler les manœuvres orchestrés par le régime en place pour anéantir toute forme d’opposition. L’opposition tanzanienne accuse le président de la République John Magufuli d’avoir mis en place un système de répression de plus en plus autoritaire.

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Un arsenal au service de la répression

Il est vrai qu’il a concentré son action sur l’économie, le développement, la lutte contre la corruption. Mais, depuis 2016, il est critiqué pour s’être concentré aussi sur les futures élections, et avoir pris des mesures drastiques contre les droits humains. Dans son nouveau rapport, Amnesty international fait remarquer que le gouvernement de « s’est doté d’un formidable arsenal de lois pour entraver toute forme de dissidence et limiter efficacement la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique à l’approche des élections ». Deprose Muchena, directeur d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, citant des législations sur les réunions politiques, la presse, le militantisme en ligne ou les ONG relève que «la Tanzanie a instrumentalisé la loi à un point tel que personne ne sait réellement quand il est du côté de la légalité ou de l’illégalité ».

Deux poids deux mesures

Amnesty renseigne même que, la police a «fait appliquer de façon sélective et partisane la loi sur les réunions publiques ». Ceci afin d’empêcher l’opposition de se rassembler et de tenir des meetings, pendant que le parti au pouvoir a toute latitude pour organiser des rassemblements similaires. Une situation que Amnesty qualifie de « signe extrêmement inquiétant et malsain ». A en croire Amnesty, des médias ont également été suspendus sur «la base de lois répressives et vagues et requièrent depuis août que les journalistes étrangers soient accompagnés d’un chaperon gouvernemental ».

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