En juillet 2020, le gouvernement français examinait en Conseil des ministres le projet de loi sur la restitution aux pays africains des œuvres d’art pillés pendant la période coloniale. Leur transfert vers le Bénin et le Sénégal a été acté au cours de cette conjonction. Mais il fallait l’aval du parlement français. C’est le cas depuis hier mardi 06 octobre. Les députés français ont adopté à l’unanimité le projet de loi. Il y avait 49 voix pour et zéro contre. Des parlementaires ont cependant soulevé des « questions et des inquiétudes ». Pour l’élu LR Constance Le Grip, un effet « d’entraînement (est à craindre), ce qui verrait les restitutions se multiplier ».
L’ancien ministre de la culture Franck Riester qui représentait son homologue Roselyne Bachelot a tenté de rassurer la députée. Il a expliqué que ces restitutions spécifiques ne « remettent pas en cause l’approche universaliste des musées » de l’hexagone. Le ministre du commerce extérieur a par ailleurs précisé que le geste de la France envers ces deux pays africains n’est pas « un acte de repentance ou de réparation ».
C’est l’expression d’une « nouvelle ambition dans nos relations culturelles avec le continent africain »
C’est juste l’expression d’une « nouvelle ambition dans nos relations culturelles avec le continent africain » a-t-il indiqué. Après son adoption par le parlement français, la loi sera transmise au Sénat pour examen. L’institution devrait normalement valider à son niveau la restitution de ces 26 trésors culturels au Bénin et le sabre d’El Hadj Oumar Tall, au Sénégal. Notons qu’il y a plusieurs autres œuvres du Bénin en France.
Le président béninois a dans les colonnes de Jeune Afrique souhaité le vote d’une loi générale qui autorise une « restitution globale sur la base d’un inventaire précis ». Le député MoDem Bruno Fuchs, partage semble-t-il, l’avis de PatriceTalon. En effet, cet élu s’est montré favorable à une loi cadre qui favoriserait des « restitutions plus fréquentes et moins complexes à mettre en œuvre ». Signalons que le projet de loi adopté a dû déroger au principe de l’inaliénabilité des collections des musées nationaux de la France.
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