La discrimination basée sur l’accent considérée comme une « forme de racisme » ou de « moqueries » est désormais punie par une loi en France. La loi, en effet, proposée par le député de l’Hérault, Christophe Euzet, a donné lieu à un débat animé et plein d’émotions au parlement. Elle a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale par 98 voix contre 3. La loi réprime la discrimination basée sur l’accent au même titre que celle d’origine ethnique, basée sur le sexe ou le handicap. Elle prévoit contre tout contrevenant, une peine de trois ans d’emprisonnement et une amende de 45 000 euros.
Si la loi a été adoptée à une très large majorité, d’autre parlementaires n’ont toutefois pas manqué de relever son « inconvenance ». Affirmant qu’il ne votera pas le texte de loi, Jean Lassalle a indiqué qu’il « ne demande pas la charité ». « Je ne demande pas à être protégé parce que je suis comme je suis, » a-t-il déclaré. Elue de l’extrême droite de Béziers, Emmanuelle Ménard a également trouvé « inconvenant » de placer l’accent au même titre que le handicap au titre des motifs de discrimination.
Promouvoir la diversité de prononciation de la langue française
Appréciant le texte de loi, le ministre français de la Justice, Éric Dupond-Moretti, s’est dit « archiconvaincu ». « À l’heure où les minorités “visibles” bénéficient de la préoccupation légitime des pouvoirs publics, les minorités “audibles” sont les grandes oubliées du contrat social fondé sur l’égalité », avait plaidé l’auteur du projet de loi. Il entend promouvoir « la diversité de prononciation de la langue française », en « prohibant les “discriminations par l’accent” que l’on constate actuellement dans les fonctions impliquant, tout particulièrement, une expression publique », à travers la loi.
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