(ENQUÊTE) Covid-19 et éducation à Cotonou : le droit à la vie des apprenants en souffrance

En pleine crise sanitaire de la Covid-19, les mesures de protection des apprenants contre la pandémie ne sont pas respectées dans les écoles. Quelles sont les raisons de cette situation dommageable à la santé des apprenants autant que de leurs parents? Collège d’enseignement général de Sègbèya dans le troisième arrondissement de Cotonou. Ici, les mesures de protection des apprenants contre la pandémie de la Covid-19 laissent à désirer.

Et pour cause ! Selon les autorités de cet établissement, qui ont requis l’anonymat pour éviter des représailles politico-administratives, on apprend qu’il y a 69 salles de classes pour plus de 7000 élèves répartis en 107 groupes pédagogiques avec l’insuffisance de mobiliers et d’éclairage. Vu cette situation de précarité, selon leurs dires, il serait difficile de respecter les mesures de protection des apprenants contre la pandémie de la Covid-19. « Dans la classe de sixième que je garde, il y a plus de cent élèves. Comme il n’y a pas de mobiliers, ils sont obligés de rester à deux ou à trois sur un banc…« , a-t-il révélé.

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Dans ledit établissement, à les en croire, le respect des gestes-barrière est un leurre,faute d’enseignants et de classes pour contenir la pléthore d’élèves. Comme au Ceg Sègbèya, les conditions ne sont pas réunies pour protéger les apprenants contre la pandémie de la Covid-19. A l’école régionale d’Akpakpa à Cotonou, la directrice du groupe B, Adélaïde Affogbégnon a indiqué que la distanciation sociale d’un mètre ne saurait être observée dans la mesure où les conditions ne sont pas réunies pour la cause. « Dans mon groupe, les enfants sont à deux ou trois sur les bancs. On n’y peut rien. On fait avec…« , a-t-elle fait savoir.

Dans les zones populeuses comme Akpakpa-Dodomè dans le quatrième arrondissement, Midombo, Kpakpakanmè, Xwlakomè, Yénawa et autres dans les deuxième et troisième arrondissements de la ville, les apprenants sont entassés comme des sardines dans les classes. A Ladji, Jéricho et Saint-Cécile dans le sixième arrondissement, c’est le même scénario. Certains élèves ignorent même les gestes-barrières. « En classe, nous sommes à deux ou trois sur le même banc. Moi, j’enlève ma’’bavette’’ ,terme utilisé généralement , si on ne veut pas employer celui de cache-nez,parce que je suis souvent étouffé à cause de l’effectif de la classe et de l’insuffisance d’aération comme d’autres camarades de classe…« , affirme Julien, élève au Ceg Dantokpa. Dans les salles de classe, la plupart ne portent pas leur masque.

Approches de solutions

Y-a-t-il de solutions à la protection des enfants en pleine pandémie de la Covid-19 ? C’est la grande question à laquelle plusieurs acteurs de l’éducation dans la ville de Cotonou napportent aucune réponse satisfaisante. En des termes à peine voilés, les autorités municipales en charge de l’éducation sur leur territoire ont montré qu’elles n’ont pas de solutions aux problèmes des écoles sans l’appui du gouvernement . Contacté, le chef du troisième arrondissement de la ville et adjoint au maire, Omer Adétonah, a souligné avoir organisé un conseil à cet effet avec l’implication des enseignants à divers niveaux. Il soutient qu’il a affiché toute sa détermination à répondre favorablement aux préoccupations du monde éducatif.

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« Les pourparlers viennent de commencer. Le chef de l’État est attaché au développement de nos localités. Les doléances des enseignants seront prises en compte dans le budget exercice 2021…« , a-t-il déclaré, avant de préciser qu’il fera le lobbying nécessaire à la mairie de Cotonou et auprès du gouvernement pour solutionner en grande partie les problèmes posés dans l’enseignement. Pour sa part, l’adjoint au maire et chef du quatrième arrondissement de Cotonou, Salio Adédjouma, a montré qu’il continue de discuter avec les acteurs de l’éducation pour régler leurs problèmes surtout en cette période de la Covid-19. « J’ai organisé un conseil d’arrondissement sur le sujet. Les résultats sont transmis à qui de droit« , a-t-il souligné.

Contacté, Raliou Arinloyé, directeur de cabinet du ministre de l’enseignement primaire, a indiqué que ce n’est pas du jour au lendemain que les solutions seront trouvées à la question des effectifs pléthoriques dans les classes. Au Bénin, on est loin de l’application des mesures-barrière contre la pandémie de la Covid-19 dans les écoles. Et pourtant, l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme stipule en ces termes : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne…« . C’est ce stipule l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme.

Partenariat LNT/OSIWA, Novembre 2020, Jules Yaovi Maoussi

Une réponse

  1. Avatar de Tchité
    Tchité

    Donc tous sont à la solde du chef de l’état. Il n’y a plus de décentralisation ?

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