Au Mali, de nombreux observateurs s’inquiètent de la nomination massive de militaires dans le gouvernement chargé d’assurer la transition. En effet, treize militaires maliens ont été nommés comme gouverneurs, contre sept civils. Au rang des soldats nommés, figure l’ancien chef d’Etat-major de l’armée de terre, Kéba Sangaré. Ce dernier qui assurera la gouvernance de la localité de Bougouni, dans le sud du pays, avait été relevé de ses fonctions par l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keita.
« Il y a de nombreuses accusations de corruption contre l’armée »
Parmi les personnes s’insurgeant de ces nominations se trouve le directeur de la fondation allemande, Friedrich Ebert, dans la capitale Bamako, Christian Klatt. « L’armée malienne a de nombreux problèmes qui n’ont pas disparu. Il y a de nombreuses accusations de corruption contre l’armée. Ramener un personnage comme Sangaré dans le jeu dit clairement qu’on n’a pas complètement rompu avec l’ancien système » a-t-il estimé. Le sentiment est le même au niveau du mouvement de contestation du M5-RPM, qui désapprouve la formation du nouveau Conseil national de transition. Pour cela, il a demandé aux militaires nommés de signer un « accord de Collaboration clair et sincère pour réussir une transition de rupture et de refondation d’un Mali Nouveau (Mali Koura) en lieu et place de la transition de continuité en cours ».
De nombreux militaires nommés au poste de préfet
Notons que les officiers nommés sont issus de l’entourage du vice-président de la transition, Assimi Goïta. Par ailleurs, Christian Klatt de la fondation Friedrich Ebert a noté que nombreux sont les militaires nommés aux postes de préfets de sous-préfets. « Ces nominations de militaires montrent clairement que la transition met l’accent sur l’aspect militaire. Cela est évident non seulement pour les gouverneurs mais aussi pour les préfets ou les sous-préfets qui sont de plus en plus des militaires » a-t-il déclaré.
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