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(ENQUETE) Interdiction du châtiment corporel dans les établissements au Bénin : Feu vert à l’indiscipline et à la dérive

Photo d'illustration : DR

Une note circulaire du ministre des enseignements secondaire, techniques et de la formation professionnelle  en date du 22 novembre 2018  a interdit le châtiment corporel dans les établissements scolaires du Bénin. Depuis, les élèves s’adonnent à tous les caprices et dérives conscients qu’ils sont devenus des intouchables.

« Il m’a été donné de constater une recrudescence du châtiment corporel dans nos collèges et lycées publics et privés malgré ma note circulaire en date du 22 Novembre 2018 et en violation du règlement intérieur des établissements. Par conséquent, j’invite à nouveau les chefs d’établissement publics et privés à se conformer au respect strict dudit règlement intérieur et à cesser d’exercer sur les apprenants toute forme de châtiment corporel. En tout état de cause, tout chef d’établissement public qui est rendrait coupable de tels actes sur les apprenants en violation du règlement intérieur sera simplement et purement relevé de ses fonctions et sera traduit en Commission Administrative Paritaire pour faute grave. Quant aux établissements privés dans lesquelles les prescriptions ci-dessus ne seraient pas respectées, l’autorisation d’ouverture desdits établissements sera retirée sans autre forme de procès et les auteurs traduits devant les juridictions compétentes. »

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C’est l’essentiel du communiqué radiotélévisé en date du 15 Octobre 2020 du ministre d’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle du Bénin qui recadre le châtiment corporel en milieu éducatif sur le territoire. Malheureusement ce communiqué a ouvert la voie à toutes les dérives et les caprices des apprenants dans nos collèges publics et lycées privés du Bénin. Cette crème du savoir abuse parfois de cette largesse que leur offre ce communiqué. Quand les jeunes élèves des collèges publics et des lycées privés ont eu connaissance de ce texte officiel du gouvernement béninois à travers le ministère de l’enseignement secondaire, ils s’en sont réjouis.

Désormais c’est le feu vert à tout. « Personne ne peut me toucher. C’est le feu vert ».Les apprenants font tout ce qu’ils veulent dans l’établissement au détriment du règlement intérieur même des établissements et l’échelle des punitions « Oui, les élèves n’ont plus peur de nos deux heures,  quatre heures. Ça galvanise les élèves dans leurs élans à ne plus respecter le corps professoral, ni les membres de l’administration. Quoi que tu fasses dans l’établissement, tu vois les élèves murmurés « la main ne me touche plus … », se désole M.A. le surveillant général d’un collège d’enseignement secondaire public qui a requis l’anonymat.

Les élèves punis réintégrés

Beaucoup d’élèves qui ont bénéficié de sanctions correctives, à défaut de châtiment corporel, finissent par bénéficier d’une grâce des autorités au plus haut niveau de la hiérarchie à travers des interventions des parents d’un ou de l’autre élève. Contre la volonté de l’administration, ces enfants sont réintégrés à la surprise générale de leurs collègues. Ce qui ne favorise pas une bonne ambiance de travail entre l’apprenant et l’éducateur dans l’établissement. Maintenant que ce texte gouvernemental a exposé les enseignants et les membres de l’administration des collèges, personne ne peut plus toucher à un élève dans un établissement « … l’élève peut même te lancer à la figure tu n’as plus le droit de le toucher et qu’il s’en fout… », ajoute le surveillant général.

A la fin de l’année, des parents défilent devant des responsables des établissements pour pouvoir négocier des indulgences pour leurs enfants fautifs. Et en fin de compte, des élèves exclus sont réintégrés suite à des recommandations de l’administration centrale. Ainsi, des élèves qui ont eu des notes de conduite très basse ont tous été repris. Une situation qui ne favorise pas le plein épanouissement des élèves et ne protège pas non plus les enseignants et les membres de l’administration de l’établissement.

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Des sanctions pour contourner le châtiment corporel

 Aujourd’hui beaucoup d’enseignants évitent les sanctions gouvernementales. Face aux abus et mauvais comportements des apprenants, d’autres dispositions sont prises pour corriger la pagaille de certains apprenants. Le corps enseignant, au lieu du châtiment corporel interdit, sanctionne l’apprenant indélicat en lui infligeant des heures collectives (2H ou 4H) qui diminue sa note de conduite. « La décision gouvernementale interdisant le châtiment corporel sous-tend une vision de l’éducation qui ne souhaite pas que les enfants soient séquestrés. Une vision à respecter. En tant qu’acteur de l’éducation, l’élève qui a connaissance de ce texte, doit vouloir suivre les gestes de son professeur. C’est au professeur de faire très attention de ne pas aller à la dérive. L’élève qui commet un acte d’indiscipline doit être présenté aux autorités en l’occurrence le surveillant général qui est garant de la conduite de l’établissement. C’est au surveillant de voir comment punir cet élève indélicat. C’est comme-ci les attributions du surveillant général sont prises en otage… », a expliqué Coovi Fanou un enseignant d’un collège privé.

Ce dernier sera appuyé dans sa logique par un directeur de collège public qui a requis l’anonymat « … le conseil des professeurs  se réunit à des moments donnés pour donner son point de vue sur le bilan des élèves. Là,  si le conseil  statue sur la conduite de l’élève, ce n’est pas une bonne chose, c’est une aberration. Le conseil se réunit pour parfaire le  bilan de l’élève et non pour se prononcer sur sa conduite … », précise le directeur. Pour le directeur départemental de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle Ouémé-Plateau, Dansou Bertin, la discipline dans les établissements scolaires relève de la compétence des chefs d’établissement public et privé. 

2 réponses

  1. Avatar de La Foudre
    La Foudre

    😜Ce gouvernement est en retard sur cette loi… Les cousins instituteurs du Sultan Aziz dans le nord et Joeleplombier le adjanou ont depuis quelques années déjà remplacé la chicotte des châtiments corporels par une autre qui donne du plu aux petites filles… D’où les nombreux cas de grossesses dans le milieu scolaire.

  2. Avatar de Joeleplombier
    Joeleplombier

    Parce que au 21ème siècle ; le châtiment corporel doit avoir toujours droit de cité
    Des barbares donneurs de leçons dits Démocrates
    Honte à ce canard et à ses correspondants
    Je passais
    Le Plombier universitaire

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