La lutte contre le harcèlement sexuel en milieu universitaire et dans les institutions étaient au cœur des débats ce mardi 5 janvier 2021 au palais des gouverneurs à Porto-Novo. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Eléonore Yayi Ladékan devant la représentation nationale a exposé les mesures prises par le gouvernement pour contrer le phénomène ainsi que les dispositions prises pour prévenir ces cas et les sanctions à l’encontre des coupables, conformément aux dispositions des textes de loi en vigueur au Bénin.
Selon la ministre Eléonore Yayi Ladékan, les mesures sont beaucoup plus concentrées au niveau de l’Université d’Abomey-Calavi qui est la plus grande université et qui alimente, en termes de personnels enseignants administratifs, les autres universités. Elle relève qu’il s’agit essentiellement des mesures de sensibilisation d’abord puisque cela commence par là pour que les uns et les autres sachent déjà que le phénomène existe, comment il se manifeste et comment faut-il se comporter.
C’est ce qui fait donc que, au niveau de l’UAC il y a eu aussi en termes de mesures, la création d’un Observatoire genre qui organise un certain nombre d’activités de sensibilisation aussi bien vers les filles que vers les garçons. Cet observatoire a des points focaux dans toutes les entités. Il a aussi positionné sur les espaces universitaires, des boîtes à suggestions et des boîtes à plaintes. Ainsi en termes de sensibilisation, cela se fait de façon réduite au niveau des autres universités.
De l’interpellation
Cet exercice de la ministre fait suite à l’interpellation du gouvernement par la députée Sèdami Médégan Fagla sur le sujet dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur et dans les institutions de la République. Dans son interpellation, la députée Sèdami Médégan Fagla indique que malgré l’existence au Bénin de la loi n°2011-26 du 9 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes, force est de constater que la recrudescence de ce phénomène dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur et dans les institutions de la République demeure une réalité. Selon elle, dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur, en particulier dans les universités nationales et privées, le phénomène a atteint un niveau préoccupant. Elle informe que des enseignants chargés de transmettre le savoir et de servir de modèle à la jeune génération, profitent de leur position pour exiger des étudiantes des faveurs et cela en toute impunité.
A l’en croire, les étudiantes menacées de représailles en cas de refus de céder aux avances, se retrouvent dans un engrenage. Celles d’entre elles qui résistent aux menaces et intimidations, sont contraintes soit d’arrêter leurs études, soit de changer de filière. Ce qui constitue une perte inestimable pour les familles mais aussi pour la société. Elle estime que ce fléau a un impact direct sur la qualité et la quantité du capital humain disponible sur le marché de l’emploi. Le phénomène s’observe aussi dans les institutions de la République. Des collègues masculins exigent des faveurs de leurs collaboratrices sous peine de représailles de tout genre. Selon la députée, une société responsable du bien-être et du devenir de ses fils et filles ne peut plus continuer à tolérer de telles pratiques. Car, les conséquences sont perceptibles et hautement nuisibles à l’économie béninoise en termes de disponibilité de capital humain.
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