La question de la prorogation du mandat du président de la République Patrice Talon a été l’un est sujet au menu de l’émission ‘’Ma part de vérité’’ de Golf Tv Africa de ce dimanche 24 janvier 2021. L’invité du jour, le désormais candidat à l’élection présidentielle d’avril 2021, Frédéric Joël Aïvo a relevé que la question de fin de mandat de Talon n’est pas une question politique. D’ailleurs, pour lui, «tout n’est pas politique dans la vie ».
Il persiste et signe que «c’est une question technique ».Et que si on prend, sur la question, 10 constitutionnalistes de réputation internationale, «ils vous serviront la même réponse ». Selon le professeur, le président Talon sait qu’il s’est présenté aux Béninois pour un mandat de cinq ans. Et un mandat de cinq ans n’est pas cinq 45 jours ou 48 jours. «J’ai entendu un de ses députés très actif ces temps-ci dire que le président de la République n’a rien demandé. Ce n’est pas le problème. Le problème ce n’est de savoir s’il a commandé ou n’a pas commandé », précise Aïvo. Pour lui, la constitution béninoise lors de l’élection présidentielle de 2016 est formelle. Le président est élu pour un mandat de cinq renouvelable une fois.
Cinq ans c’est cinq ans
Le président de la République a donc obtenu la confiance des Béninois pour cinq ans. Les Béninois sont sortis massivement, ils l’ont élu. Ils ont donné au président Talon un crédit de cinq ans. Le président Talon a prêté serment devant le Cour constitutionnelle. Le président Talon a prêté serment devant l’Assemblée nationale. Et il a prêté serment devant les Béninois. Et il a juré sur la constitution. Il a prêté serment pour un mandat de cinq ans. Alors, «au nom de quoi, sur la base de quoi, un parlement agissant en tant que constituant dérivé, peut-il rallonger, donner un bonus supplémentaire que le peuple n’a pas donné ?». Le constitutionnaliste précise que même une révision constitutionnelle ne peut pas avoir pour conséquence de rallonger un mandat qui a été fixé par le peuple souverain. Selon le professeur, la question est tellement sérieuse qu’on ne peut pas se réfugier derrière l’alignement des mandats pour justifier le rallongement du mandat de Talon «sauf à considérer aujourd’hui que le serment ne sert à rien ».
Ce qui est en jeu selon Aïvo, «c’est que si on accepte aujourd’hui qu’il est possible qu’un président de la République qui a élu pour un mandat de cinq ans que le parlement est en mesure de lui rajouter 45 jours, je vous assure que demain il sera possible qu’un président soit élu pour cinq et qu’il fasse cinq, 6 mois et plus ». Si pour aligner les mandats, il était techniquement possible (ce qui est faux) de rajouter quelques jours de plus à un chef d’Etat, demain, «il sera possible pour n’importe quel chef d’Etat d’être élu pour cinq ans, de trouver un parlement qui lui permettrait pour une raison pour une autre de rester pour cinq ans et plus ». Et «on trouvera toujours des hommes, des magistrats, des avocats, des députés, des hommes politiques, des citoyens ordinaires pour venir le défendre ». Donc la question qui se pose est «une question de principe qu’il faut trancher pour éviter le pire demain ». C’est une question de principe qu’il faut trancher avec fermeté.
Des sorties de Holo et Tapanou
Sur les sorties médiatiques du professeur Théodore Holo et l’ancien garde des sceaux Victor Topanou par rapport à la prorogation du mandat du chef de l’Etat, Joël Aïvo n’a pas voulu faire de commentaire. «J’ai pour hygiène intellectuelle de ne pas commenter les propos de mes collègues », a relevé le chantre du dialogue itinérant. Mais, il a semblé saluer la démarche du professeur Holo. «Le professeur Théodore Holo a voulu faire bénéficier au pays de son expérience. Et il m’est arrivé de croire qu’il a voulu rendre service à son président, Talon. Il a voulu lui tendre la perche en lui servant ce qu’aucune constitutionnaliste de réputation internationale ne peut démentir », a-t-il fait savoir. A en croire Frédéric Joël Aïvo, «la loi constitutionnelle ne peut-être rétroactive ». Il ajoute «même si elle doit être expressément rétroactive, alors là, elle est frauduleusement rétroactive ».
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