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Crimes de guerre en Ouganda : un ancien enfant-soldat reconnu coupable par la CPI

La Cour Pénale Internationale (CPI) a reconnu Dominic Ongwen coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Parmi les 70 chefs d’accusation qui ont été retenus contre lui, l’ancien chef de guerre de l’Armée de résistance du Seigneur a été reconnu coupable de 61 d’entre eux, dont le meurtre, l’esclavage sexuel, le viol, et le recrutement d’enfants soldats. En effet, tous les crimes pour lesquels l’homme a été reconnu coupable, ont été commis quand il était encore le chef de la brigade Sinia.

Cette brigade était constituée d’une centaine d’hommes qu’il a dirigé après avoir été repéré par Joseph Kony pour sa détermination et sa bravoure au combat. A la tête de cette brigade, Dominic Ongwen commandait ses hommes dont des enfants, qui s’en prenaient aux civils en les tuant par balle ou par feu. Ils pillaient les biens de leurs victimes, qui étaient transportés par des enfants kidnappés et attachés par le pied. De ces butins, Dominic Ongwen se réservait une partie.

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Témoignage d’une victime

Victime de Dominic Ongwen, Louis Lakor, ancien enfant soldat a témoigné au micro de l’agence Reuters. « Ils nous ont ordonné de marcher, ils nous ont attachés avec des cordes et il (Dominic Ongwen, ndlr) nous a donné des marchandises lourdes à porter sur la tête et nous a fait avancer. Il a dit qu’il ne voulait pas de gens faibles, il ne voulait que des gens très forts. Et quand quelqu’un a demandé à se reposer, il a dit qu’il pouvait le faire, se reposer… et il l’a tué. »

Au cours du procès, le juge Bertram Schmitt a décrit pendant près de deux heures les actes commis Dominic Ongwen et ses hommes. D’après la cour, Dominic Ongwen n’a pas « agi sous la contrainte », il n’existe « aucune preuve de maladie mentale » ayant aboli son discernement. « Il était apprécié par ses hommes », « il aurait pu quitter la LRA et Joseph Kony comme d’autres commandants, mais il ne l’a pas fait ».

« La chambre est consciente qu’il a beaucoup souffert »

Bien que « la chambre est consciente qu’il a beaucoup souffert, » ce qui pourrait constituer une situation atténuante, elle a estimé que l’homme ne peut bénéficier d’aucune exonération de responsabilité. « Avoir souffert et avoir été une victime dans le passé n’est pas une excuse pour commettre des crimes à nouveau », a soutenu la procureure Fatou Bensouda durant la procédure. Après avoir été reconnu coupable, Dominic Ongwen va devoir attendre encore avant de connaître sa peine. Il risque toutefois une peine de trente ans.  

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