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(Enquête) Djidja : Si vaste, si enclavé

Avec une superficie qui fait 41,66% de la superficie du Zou, Djidja est la plus grande commune du département. Malheureusement, cet atout contraste avec un enclavement sur fond de précarité qui range Djidja au rang des communes les plus déshéritées du pays depuis les indépendances. La commune manque cruellement d’infrastructures routières et les 85000 âmes qui y vivent souffrent le martyr. 

D’Abomey pour Djidja, le chemin de croix devient pénible pour les usagers à la hauteur de Mougnon, un des 12 arrondissements de la commune de Djidja. La route entièrement sablonneuse n’est malheureusement pas arrosée par l’entreprise en charge des travaux. Le trafic devient un parcours de combattant dès que l’usager franchit Mougnon pour le centre-ville. Ici, nul ne passe sans être revêtu de poussière. Les gros camions et autres véhiculent qui filent sur le tronçon laissent de mauvais goûts aux riverains. 

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Vaste et sans voies 

Djidja est enclavée et depuis plusieurs années ne dispose d’aucune voie goudronnée. Conséquences, aucun des sept marchés de la commune ne s’anime. Les commerçants se rendent directement auprès des villageois avec les tricycles pour acheter les produits dans leur ferme. Cela s’explique par l’inconfort des voies pour accéder aux différents marchés afin qu’ils s’animent convenablement. L’exécutif communal a cependant prévu l’élargissement des pistes dans le plan de développement communal. En début de mandat, nous a-t-on fait savoir, le conseil communal de Djidja a adopté un budget pour l’acquisition des engins lourds tels que les niveleuses, les compacteurs, les camions bennes, les chargeuses. Les différents plaidoyers à l’endroit du pouvoir ont permis à la commune d’accroître  bénéficier ses allocations Fadec, débouchant sur la réalisation des travaux de bitumage de la route Abomey-Djidja avec la bretelle Mougnon-Bohicon.

Les nombreux cris de détresse des populations ont conduit le conseil communal à inscrire le démarrage des routes Djidja-Tchetti, Mougnon-Dan, Djidja-Gobè-Setto, Djidja-Wogbayé-Abomey à l’agenda des réalisations. Les populations de Djidja centre que nous avons rencontrées ont dressé un chapelet de doléances déjà remontées aux autorités de la commune lors de la dernière réunion du conseil communal. « Ce qui peut désenclaver Djidja, c’est le bitumage des voies. Dès que ça va finir, ça va changer Djidja», lance Robert Dansi, notable de Dan. Le sage a vu passé plusieurs générations. Malheureusement a-t-il déploré, « rien n’a changé chez nous. Nous n’avons pas un seul centimètre de voie bitumée ».

Le lotissement, l’un des maux de la commune…

A l’instar de plusieurs communes, Djidja est sans lotissement. « Dans toute la commune seule une portion de l’arrondissement central de la commune est lotie », nous a annoncé Gabriel Allé, assistant du chef des services techniques de la commune. De nos investigations, il ressort que le non lotissement de la commune est dû beaucoup plus au refus des populations qu’à toute autre raison. Pour le deuxième adjoint au maire de Djidja, « la voie principale a démarré en 2019 et l’ouverture des voies en 2020 ». Djidja est aujourd’hui, la 3ème commune la plus vaste du Bénin. Les pistes rurales sont pour la plupart impraticables en dehors de la route inter-état Cotonou-Niger qui traverse les arrondissements de Dan et Sèto. Une attention particulière est cependant accordée aux pistes issues des zones à forte production agricole notamment Monsourou, Agounan, Djidja centre car les produits agricoles ont du mal à être sortis. Selon le plan de développement communal élaboré en 2017 que nous avons consulté sur place, il est établi sur cinq ans que la commune sera désenclavée à l’horizon 2022. Un plaidoyer a été fait à l’exécutif pour que la route nationale inter-état Cotonou-Niger qui traverse les arrondissements d’Agondji, Monsourou, Djidja centre, Agouna et Outo puisse bénéficier d’une réfection qui a démarré depuis 3 ans. « Djidja, si enclavé sera bientôt conjugué au passé », croit dur comme fer, Corneille AGBODOSSINDJI, le secrétaire général de la commune.

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Le réseau prioritaire des pistes communales sera dévoilé à l’occasion du prochain conseil communal,  a confié notre source. En ce qui concerne le lotissement, la même source indique que le processus a été enclenché. L’état des lieux a été fait ainsi que le morcellement en 100 hectares. Cependant, le processus de sélection de géomètres n’est pas encore allé à son terme, nous apprend le service des affaires domaniales de Djidja. 

Les travaux prévus dans le Pdc 2021…

Les données des services techniques de la commune indiquent qu’environs 50 millions de F Cfa sont injectés chaque année dans l’ouverture de voie et dans les travaux d’entretien d’infrastructures de transport rural. De Mougnon à Monsourou en traversant Dohouimè, Agondji, Zoukou, Dan et Gobê, le tronçon est pénible d’accès. Les populations habituées à ce chemin de croix contournent la horde de poussière pour emprunter des pistes rurales dont elles ont la parfaite maîtrise. Nous avons parcouru la route inter-état qui conduit à la frontière togolaise. Ici, précise Luc Douvo, sage de l’arrondissement de Outo, les infrastructures pour abriter les services administratifs de l’Etat ainsi que les centres de santé sont insuffisants et sans équipements. L’absence de routes et pistes de dessertes rurales rend la communication pénible avec les autres localités. Par ailleurs, le Plan de développement communal(Pdc) 2021 prévoit l’aménagement de la piste Ahokanmè-Agbohoutogon y compris les ouvrages de franchissement  ainsi que le rechargement de latérite sur l’axe Kpatakpodji-Monsourou sur financement propre de la commune, nous a laissé entendre l’un des agents du service de planification de Djidja. A la direction départementale Zou du ministère des infrastructures et des transports, « Djidja renaît de ses cendres. Le chef de l’Etat a déjà lancé l’assaut et les travaux de la Rnie seront achevés pour le bonheur des populations », estime un des cadres qui a requis l’anonymat.

Au regard des documents consultés et de la projection faite par le conseil communal, d’ici 2025, Djidja, grenier du Zou, ambitionne d’être totalement désenclavé. « La commune compte sur des réformes audacieuses pour y arriver », avait déclaré le Maire Dénis Glégbéto lors de la visite du Président Patrice Talon dans la commune. 

(Jacob ANANI, Partenariat OSIWA-LNT)

Une réponse

  1. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    Tant qu’ils n’auront pas un fils, un frère pour s’occuper de leur localité une fois ventre et poches remplies, ils pourront crever la bouche ouverte, tant qu’ils n’auront pas un fils, un frère pour s’occuper de leur localité une fois ventre et poches remplies, ils pourront crever la bouche ouverte.
    Et même ceux qui ont grandi dans les mêmes conditions vous diront que vous êtes tourmenté si vous faites cas de leur sort.
    « les pauvres ont toujours tort »
    \\\\ ///
    (@_@)

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