Procès de Ghosn au Japon : son ex-protégé l’enfonce

Au cours du procès de l’ancien responsable juridique de Nissan, Greg Kelly à Tokyo ce mercredi 24 février 2021, Hiroto Saikawa le protégé de Carlos Ghosn a témoigné à l’encontre de son mentor contre qui, il s’est retourné après que ce dernier soit arrêté en novembre 2018. Accusé d’avoir illégalement et sciemment oublié de transcrire dans les rapports boursiers de Nissan de 2010 à 2018, une rémunération de près de 9,2 milliards de yens (73 millions d’euros) que Carlos Ghosn toucherait plus tard, Greg Kelly avait a été le seul à être jugé pénalement après la fuite de son responsable hiérarchique avant l’ouverture de son procès.

En effet, M. Ghosn est accusé dans son procès au Japon de malversations financières. M. Ghosn selon les accusations, avait cherché depuis 2010 des voies et moyens pour contourner une loi japonaise datant de la même année et qui renforce la transparence sur la rémunération des dirigeants. D’après les témoignages de M. Saikawa ce mercredi, Carlos Ghosn n’a jamais apprécié cette nouvelle loi qu’il a même critiquée à l’occasion d’une rencontre avec d’autres responsables de Nissan, la tassant de « mauvais système ».  

Publicité

« J’aurais peut-être dû être plus prudent »

Âgé de 63 ans, Hiroto Saikawa a déclaré qu’il s’était convenu avec l’assistant de M. Ghosn en 2011 qu’il était important de prévoir « un bon package » que le patron toucherait à l’heure de sa retraite pour le convaincre de ne pas rejoindre la concurrence.  Contraint à la démission de son poste de directeur général de Nissan, après qu’il eut admis avoir touché une prime indue sur plusieurs années, M. Saikawa a reconnu avoir posé sa signature sur un document mentionnant une rémunération.

Toutefois, il a affirmé qu’il pensait qu’il était question d’un projet temporaire. « J’aurais peut-être dû être plus prudent, mais quand on regarde la situation, je ne considérais pas qu’il s’agissait d’un document formel », a déclaré M. Saikawa. Suite à l’arrestation M. Ghosn en novembre 2018, Hiroto Saikawa avait déploré la face obscure du chef d’entreprise affirmant ressentir « de l’indignation et du ressentiment » à son encontre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité