Le 15 février 2021, cinq conseillers d’Adja-Ouèrè issus du Bloc républicain (BR) ont été sanctionnés par le parti. Ils ont été suspendus pour un an et frappés de 10 ans d’inéligibilité. Le maire de la commune de Pobè, élu du BR, a écopé d’un blâme. Invité sur le Grand format de Canal 3 Bénin ce dimanche 21 février 2021, l’expert en questions électorales et membres du parti BR, Clotaire Olihidé est revenu sur ces sanctions et les faits qui ont conduit à la prise de ces décisions.
Clotaire Olihidé précise que c’est la suite logique de l’affaire qui a conduit à la sanction du ministre de la culture, Jean-Michel Abimbola, secrétaire exécutif national adjoint du parti. Il explique qu’à l’issue des élections municipales et communales de mai 2020, 25 conseillers dont 13 Bloc républicain (BR) ont été élu à Adja-Ouèrè. Et donc, il est revenu au BR de désigner l’exécutif communal. Ce qui a été fait et Karamatou Fagbohoun a été désignée maire d’Adja-Ouèrè. Mais, après, il s’est fait qu’un conseiller BR a vu son siège invalidé. Il ne remplissait pas les conditions pour être candidat puisqu’il avait été condamné. Le conseil s’est retrouvé à 24 avec 12 conseillers BR et 12 conseillers de l’Union progressiste (UP). Le BR n’ayant plus la majorité, il fallait reprendre l’élection du conseil communal. Et «c’est là que le problème s’est posé ». Au moment de l’élection du maire, on s’est rendu compte que le candidat de l’UP s’est retrouvé élu avec 17 voix. Cinq conseillers du BR ont voté pour le candidat de l’UP au détriment du candidat du BR et en allant contre les instructions données par le parti.
Face à cette situation le BR a mis en place un comité de discipline composé de trois personnes. Il s’agit du député Janvier Yahouédéhou (président), du député Paulin Gbénou et du député Abdoulaye Gounou. C’est ce comité qui a mené des investigations, qui a écouté tous les protagonistes, qui a écouté tous les témoins et qui a produit un rapport au bureau exécutif. Et de ce rapport, il ressort que les cinq conseillers qui ont voté avec les conseillers UP l’ont fait sous l’instigation du secrétaire exécutif national adjoint, Jean-Michel Abimbola. Et il a été établi par la même occasion une complicité active du maire de Pobè. C’est ce rapport qui a été déposé au bureau exécutif et c’est sur la base de ce rapport que le bureau exécutif conformément aux textes a pris la décision concernant le ministre Abimbola. Mais, il s’est fait que les sanctions proposées à l’égard des autres (les cinq conseillers et le maire de Pobè) sont d’un niveau qui dépasse les compétences du bureau exécutif. Donc, il fallait attendre qu’un bureau politique statue sur la question avant de prendre une décision.
Le bureau politique ne se réunissant pas aussi régulièrement que le bureau exécutif, ce n‘est que le 15 février 2021 qu’il s’est réuni et a pris les décisions. Et par la suite, le secrétaire exécutif national, Abdoulaye Bio Tchané a formalisé ces décisions. Selon lui, les textes du parti ont été respectés dans la forme et dans le fond lors de la prise des sanctions. Ainsi, il a été retenu à l’encontre des cinq conseillers d’Adja-Ouèrè une suspension d’un an et une inéligibilité de 10 ans. Il estime que cette sanction n’est pas sévère. En réalité, ces conseillers sont élus et ont six ans de mandat. Donc, c’est après ces six que la sanction peut avoir de sens. Ces conseillers n’ont que quatre ans d’inéligibilité. Le maire de Pobè a écopé d’un blâme et le parti se réserve le droit de prendre d’autres sanctions éventuellement. Pour rappel, le ministre Jean-Michel Abimbola avait déjà été sanctionné d’un blâme et d’interdiction de participer à toutes activités du parti BR dans ce dossier.
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